Bien des choses ont déjà été dites. Je ne dirais rien la trame ô combien épique de cette œuvre conséquente, empreinte de mélancolie et de désespoir.
Ce qui m'a toujours étonné avec Tolkien, c'est cette faculté à développer un background. Le Seigneur des anneaux, c'est une épopée, certes, mais c'est aussi et surtout un monde.
Pour qui a aimé ce livre, il devient impératif de lire sa préquelle, The Hobbit, ainsi que The Children of Hùrin. Ainsi, il pourra ensuite approfondir avec le Silmarillion. Bref. En ce qui me concerne, j'ai mis 4 ans pour en arriver à bout, sans trop me presser, et en incluant les Contes et Légendes inachevés, certes, mais votre soif de curiosité ne saurait être satisfaite avant un certain temps. Encore que j'ai moi même l'impression de ne pas connaitre la moitié des écrits portants sur cet univers.
Partant, c'est pour ainsi dire mon livre de chevet.
Sur la nouvelle traduction
Ayant au le curiosité de relire cette somme à l'occasion de sa nouvelle traduction, dont j'apprends d'ailleurs l'existence des mois après, je dois dire que je suis assez mitigé.
En premier lieu il faut reconnaitre que cette nouvelle interprétation rend le SDA plus accessible. L'ancienne de traduction de Ledoux était parfois, il faut le reconnaitre, assez lourde, un peu tortueuse dans la construction des phrases, et avec quelques approximations et autres petites bourdes d'anachronisme. Le travail fait sur les poèmes est également à saluer. Ces aspects positifs légitiment à eux seuls celle nouvelle traduction, qui ne peut dès lors être que bienvenue.
Néanmoins, et bien que cette revisite ne démérite pas sur le plan littéraire, elle affadit quelque peu l'ouvrage. En effet, la traduction de Ledoux avait pour elle se côté un peu suranné dans l'expression comme dans le vocabulaire, ce qui collait particulièrement bien à l’œuvre, bien que cela trahît quelque peu sa vocation de conte pour enfant. Plus fâcheux, les nouveaux noms propres peuvent aussi décevoir. Plus fidèles à la volonté de Tolkien que les anciens, ils perdent toutefois en inventivité.
Mais rien que pour les poèmes, cette nouvelle traduction vaut le détour, pour les nouveaux lecteurs comme pour les aficionados du Seigneur des Anneaux.