J'ai découvert cet auteur avec le cycle d'Ender, bonne saga SF, très empreinte de morale, avec beaucoup de questionnements sur les peuples, leurs interactions, l'éthique. Et si ça fonctionnait, je trouve que dans ce premier tome des "Chroniques d'Alvin le faiseur", ce n'est pas la même histoire....
Déjà je ne m'attendais pas à une histoire si naive, si gentillette, sans beaucoup de relief malgré le potentiel enorme du pitch de départ, genre d'uchronie dans les Etats Unis du 19eme siècle mélangeant persos de fiction et persos historiques de l'époque, où les protagonistes ont chacun ou presque un pouvoir spécial.
On commence avec la naissance d'Alvin, dont le passage avec le frère aîné amenant à cette dernière est vraiment bon, puis on va sauter d'années en années jusqu'au début de l'adolescence. Et là où l'auteur aurait dû selon moi dérouler l'histoire, donner du corps, et rester terre à terre à défaut de bourriner dans l'action, il en vient rapidement à des questions rhétoriques, à des reflexions sur ses thèmes de prédilection que sont la religion/superstition, obscurantisme/education éclairée ou plus globalement le bien et le mal, souvent entremêlés.
Dans le cycle d'Ender tout cela arrivait à partir du 2ème tome, après un premier opus enorme, dans l'action et le fantastique pur. Ici cela intervient trop tôt et casse le rythme initié d'emblée.
Heureusement que Card sait écrire et arrive à captiver son lecteur la majorité du temps, même dans ses "errements" philosophiques. Et il parvient toujours à nous sortir un ou deux bons personnages, tel Mot pout mot ici.
J'espère que par la suite le récit sera moins tendre, plus percutant.