Il était une fois le nouveau monde américain, Eden en devenir pour des hordes d'européens qui allaient en chasser ses habitants séculaires par la force de leurs armes et de leurs croyances.
C'est dans ce nouveau monde en gestation qui naquît Alvin, septième fils d'un septième fils. Dans ce monde de magie discrète - car pratique bien mal vue par les tenants dévots de la religion chrétienne - les septièmes fils possèdent des aptitudes particulières... mais un septième fils de septième fils est chose fort rare et le potentiel d'un tel être bien méconnu. Venu à la vie lors de circonstances dramatiques, le jeune Alvin se voit protégé par toute sa famille d'accidents bien singuliers qui se produisent autour de lui au cours de sa jeune existence. Le Malin serait-il à l'oeuvre pour contrer ce qu'il pourrait devenir ?
Dans un style fluide et empreint de mystique, Orson Scott Card démontre, s'il en était besoin, que son talent de conteur n'est plus à prouver. Au cœur de ce monde de pionniers où se structurent les premières bourgades américaines à l'intérieur des terres de ce continent nord, la vie est rude et pleine de périls variés. Le récit de ce quotidien familial et villageois fourmille de références bibliques mais aussi et surtout d'humanité, de contradictions humaines et de bonté. L'Eglise, connue depuis des siècles pour son intégrisme qui frôle parfois le fanatisme, n'est pas ici à la fête avec un révérend qui voit la marque du Diable un peu partout chez les âmes dont il a la charge.
Cette histoire m'a fait songer par moments au Jon Shannow de David Gemmel, dans l'ambiance rude qui se dégage parfois de certaines scènes.
L'auteur distille de petites touches de magie qui enchantent la lecture et font de ce roman une véritable ode à la félicité. Son style si particulier fait de ces chroniques d'Alvin le faiseur une référence dans le genre littéraire auquel elles appartiennent. Un récit beau et émouvant qui ne demande qu'à offrir ses cinq autres tomes, gageant qu'ils se révéleront aussi passionnants que celui-ci.