Alors.
Déjà.
Ok, je n'ai jamais lu Saint Augustin, je ne comprends que de loin les histoires de Rome qui sent le brûlé, donc j'admets qu'il me manque des bases..

Donc, j'aborde le livre toute pleine de neutralité et d'inconnus - mais avec un poil de méfiance.

Premières pages, ça fonctionne. J'aime bien l'écriture travaillée, avec ses longues phrases coupées de plein de virgules pour qu'on oublie pas de respirer entre chaque petit bout rajouté. J'aime bien l'histoire qui commence de cette fille qui laisse un bar à l'abandon et des différents gérants qui se cassent le nez à vouloir le redresser.
J'aime bien les bourrus de chasseurs corses qui picolent à 9h du mat'.
L'idée de ces deux gars à l'amitié qui se forge contre vents et marées, à travers le temps et la distance, me plait beaucoup.

Mais alors, l'histoire patauge. Ferrari rajoute un grand-père souffreteux, une guerre, une anecdote de fonctionnaire en colonie, de la beuverie de beauf, des putes pour le côté trivial... bref... des histoires convenues, voir vues et revues. Des clichés fades et lassants. Limite ... énervants.
Je ne vois même pas où on "sent" le paysage corse. A peine si on distingue le bar, lieu pourtant central.
J'ai trouvé que l'écriture servait surtout à s'accrocher à une technique proprette, tranquillement installée dans son gentil rythme, qui n'amène aucun corps à l'histoire, si ce n'est qu'elle berce puis finit par ennuyer.

Ensuite tous les personnages finissent par agacer profondément, à être limite contente de les voir s'enfoncer peu à peu dans la grosse mouise qu'ils ont eux-mêmes créer. D'ailleurs, on a l'impression que l'auteur n'aime aucun de ses personnages, voir qu'il fait preuve d'une misanthropie gratuite et vulgaire, basée sur des critères primaires.

J'ai trouvé, au final, que c'était un chouia prétentieux d'associer son livre à des oeuvres et des références qu'il a l'air d'utiliser pour l’esbroufe (parce que, même sans les maîtriser, je vois bien qu'il n'en fait qu'un parallèle sommaire).

Maintenant, va falloir que je rende ce livre à sa propriétaire et que je trouve un moyen de lui dire que je ne l'ai pas aimé. Des suggestions ?
Queenie
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le 8 mars 2013

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Queenie

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