Le Silence de la mer par Maghily
Le Silence de la mer est le récit le plus connu de Vercors. Il s’agit d’une nouvelle racontant l’arrivée d’un officier allemand dans une famille française composée d’un homme et de sa nièce. Ces deux Français, tout en hébergeant leur hôte allemand contre leur gré ont décidé de ne jamais lui adresser la parole. C’était leur manière de lui montrer qu’il n’était pas réellement le bienvenu chez eux. L’Officier allemand, grand amoureux de la France, selon ses dires, ne se formalise pas de ce silence, comprenant son enjeu. Durant toute la nouvelle, on assiste alors au monologue de cet officier allemand et aux remords du Français : doit-il continuer à être impassible ? Cet homme n’a pas l’air si mauvais… Pourquoi s’inquiète-t-il les jours où l’officier ne vient pas ? Est-ce le manque qu’il ressent ? La nouvelle se termine avec la prise de conscience de l’officier sur le sort que l’Allemagne réserve à la France, sort qu’il ne supporte pas.
Je ne m’attendais pas exactement à ce que j’ai trouvé dans cette nouvelle. Une amie m’avait parlé du téléfilm et j’avais dans l’idée qu’il s’agissait d’une histoire d’amour classique. Ici, on parle plutôt d’une double histoire d’amour : celle qui relie l’officier ennemi à la France de son enfance et celle qui relie la jeune hôtesse à l’homme qu’elle héberge contre son gré.
Vu la taille de la nouvelle, ce récit se lit assez rapidement. Compte tenu de l’époque à laquelle elle a été écrite, on comprend rapidement le risque qu’a pris Vercors en écrivant une telle dénonciation des desseins allemands. Le fait d’inscrire cette dénonciation dans le chef d’un officier allemand était d’autant plus magistrale : si même les soldats ennemis, favorables à la guerre, en viennent à détester la cause pour laquelle ils se battent, comment les Français peuvent-il rester de marbre face à la menace allemande ? Comment peuvent-ils encore collaborer avec l’ennemi ?!
Vraiment, j’ai été impressionnée par cette nouvelle : davantage pour ses enjeux que pour la beauté du texte en lui-même, je dois bien l’avouer. Je vais de ce pas me lancer dans les autres nouvelles qui complètent ce recueil mais je ne leur accorderai sans doute pas une chronique à chacune.
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