A une époque où les populismes de droite comme de gauche ne semblent offrir qu'évidence et culpabilité, ce livre est un témoignage historique poignant.
Particulièrement la dernière nouvelle ("La marche à l'étoile")
dans laquelle "l'hôte accueillant et bienfaiteur" du début et "bourreau final" ne font qu'un.
Il n'y pas une nouvelle qui porte plus d'optimisme qu'une autre. Ou si peu.
L'évidence demeure :
- l'homme est fragile, autant que son honneur,
- le cours de l'histoire semble aveugle aux détours pleins de promesses,
- Vercors (Jean Bruller de son vrai nom) a côtoyé le pire. Sa morale en est terriblement imprégnée. Chez lui, il n'y a pas de héros.
Sur la forme, le livre est un recueil de nouvelles de tailles variées (la plus longue fait une petite centaine de pages, les plus courtes une dizaine).
Certaines sont très descriptives : la morale et l'histoire n'y font qu'une.
D'autres au contraire - particulièrement celle qui donne son nom au livre - laisse le lecteur fasse à son appréciation. Peu de jugements ou peu de subjectivité transparaissent.
Toutes ont le point commun d'être minutieusement scénarisées. Parfaites oserai-je dire pour être mises en scène au théâtre ou au cinéma. Au delta-près de leur contenu qui hélas fleurte avec ce que l'être humain a écrit de plus et de plus dramatique.
A l'image de "Si c'est un homme" (Primo Levi), le journal d'Anne Frank ou "Une journée d'Ivan Denissovitch" (Soljenitsyne).
Un récit historique de grande valeur pour ceux qui pensent (encore) en avoir.