Très (trop ?) simple au plan scientifique, intéressant comme contribution au débat sur le statut de
Paru en janvier dernier, ce petit (150 pages) ouvrage écrit par le directeur du Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière du CEA, à Saclay, inquiète de prime abord : le niveau de vulgarisation adopté semble en effet beaucoup plus basique que ce à quoi les éditions Odile Jacob nous ont habitué...
Au plan strictement du contenu scientifique, le malaise ne se dissipe guère après 100 pages : c'est vraiment TRÈS simple...
En revanche, une belle et heureuse surprise dans la troisième partie (les cinquante dernières pages) : l'auteur y trace les contours d'un débat de bonne facture sur le statut actuel de l'expertise scientifique, voire de l'envie de connaissance tout court, et sans réduire les arguments présentés à un simple plaidoyer pro domo, avec notamment une critique bien vue de l'absurde et messianique rapport Roco-Bainbridge de 2002, une convocation habile de Gaston Bachelard et Zygmunt Bauman, une relecture soignée des conditions de la découverte du neutron, et une réflexion proche in fine de celle de Michel Serres (dans une forme moins poétique...), toutes choses qui font plaisir et stimulent.
Nettement plus intéressant en tant que pierre au débat sur le statut de la science qu'en tant qu'information sur les nanotechnologies, donc.