Le Songe d'une nuit d'été par Kliban
Ca pourrait finir très très mal, cette histoire où dans la forêt les humains vont trouver la subversion des codes sociaux et des sentiments. On y tombe amoureux des ânes, on y est torturé par l'amant qui se détourne ou qui s'entiche là où il n'aimait pas.
Tout cela parce que le roi des fées, Obéron, s'est vue frustré par Titania, sa femme, de ce jeune prince des Indes, je crois, dont il avait voulu faire... son page - les sentiments qu'il exprime sont notablement plus ambigus.
Cela fuse dans tous les sens, le grotesque côtoie le galant, le comique, la violence des sentiments contrariés. On va dans les bois fuir l'ordre de la cité, mais on pourrait bien y trouver Diane ou quelque baccchanale - et comme on est en Angleterre, c'est toute la cour du Petit Peuple, fairies and leprechauns and pucks, qui défile, mélangeant sinon les genres du moins les cœurs, pour une vengeance qu'un Oberon moins théâtral eût sans aucun doute répugné à résoudre avec la bienveillance qui clot la pièce - il ne fait pas bon être mêlé aux affaires des elfes, on n'est pas chez Tolkien, mais dans une mythologie plus inquiétante et bien moins catholique.
En attendant, on rit beaucoup, on frissonne aussi parfois, à ce qui aurait pu être si moins de bienveillance avait habité les personnages. Et tout cela est plein de la nuit des forêts, des lumières étranges qui, l'été, permettent aux hommes de s'y aventurer. Au risque de leur équilibre mental.