Lorsqu’on plante son décor dans le milieu glauque du porno, de la traite des mineures et des déviances sexuelles de gros calibre, on pourrait croire que les auteurs vont aborder la chose avec tact, pudeur et réserve. Pas du tout ! Avec le couple Hug-Camut, on est plus dans le registre Virginie Despentes que Nabokov. C’est que quand on a construit sa renommée sur le trash, il est difficile de faire marche arrière. Surtout quand les livres se vendent si bien.
Mais qu’importe ! Avec eux, on n’est pas dans le monde convenu du polar-thriller. Et c’est bien ainsi. Ca déménage ! Pas de fioritures, pas de temps mort, pas de langue de bois, pas de longues descriptions bucoliques. De l’action, des intrigues et une histoire. Les chapitres sont courts et se suivent à une cadence d’enfer. Les deux tomes qui représentent près de 1.800 pages se lisent à une vitesse étonnante.
Le récit est fort et souvent étonnant, même si on y retrouve les corrompus habituels à ce genre ( magistrats, policiers, politiciens, journalistes… sans oublier quelques ordures de belle taille venues de l’Est ) la mécanique fonctionne à merveille et les rouages baignent dans l’huile.
S’il fallait trouver un point faible à ces romans, c’est du côté des personnages qu’il faudrait chercher. Certainement pas le savoureux Léon Castel, sorte de José Bové qui travaillerait pour Wikileaks, ni Hervé Martin son locataire un peu dérangé, ni Sookie, policière Black un peu autiste, mais plutôt Lara, la journaliste écervelée qui tombe dans tous les pièges, son dadais de frère, ado attardé et la caricature à peine crédible de Arnaud, le producteur homosexuel.
Mais même eux ne parviendront pas à nous gâcher le plaisir de cette lecture. Car vrai plaisir il y a ! Vivement le 3ième