On en parle tant qu’il me semblait impossible de reporter encore la découverte des romans fleuves de Grégoire Bouillier (encore que celui-ci s’apparente plutôt à une rivière avec ses quatre cent trente deux pages)(tiens c’est contagieux les parenthèses). Une rencontre au salon du livre du Mans aura achevé de me convaincre.Et de me plonger dans les pièces d’eau ornées de nymphéas qui ont valu à l’auteur une équivalent du syndrome de Florence, le syndrome de l’orangerie, ainsi nommé et à l’origine du titre de l’ouvrage.
Parce que derrière les multiples tableaux consacrés à ce sujet, Grégoire Bouillier, alias Baltimore, a d’emblée décelé un secret. Un mystère morbide. La mort en filigrane. De quoi argumenter au cours de chapitres qui vont se succéder, procédant à une autopsie en règle de l’oeuvre, en ne laissant rien au hasard, de la botanique à la biographie, de la nature des pigments au contexte politique et historique. Nous avons donc une analyse fouillée de l’oeuvre de Monet, déguisée en enquête où se mêlent, un peu comme le fait l’ami Jaenada, des éléments autobiographiques.
Essai transformé. J’ai vraiment apprécié ce subterfuge qui permet d’enrichir sa culture tout en parcourant avec plaisir cette production littéraire.
Et quatre cent trente deux pages me paraissent suffisantes.