La lecture était ardue. L'objectif était de lire un théologien sur la représentation esthétique du divin et l'essai, bien que cela soit son sujet, est assez avare de ce point de vue.


Il s'agit avant tout d'un effort logique pour aboutir, avec le plus de rigueur possible et à partir du concept du Dieu chrétien, à une esthétique théologique qui ne serait pas dogmatique. Par non-dogmatique, j'entends le fait que le raisonnement sous-tendant cet effort logique ne serait pas parasité par des considérations extérieures aux prémisses du raisonnement, à savoir l'omnipotence et l'ubiquité totale de Dieu. C'est évidemment intéressant, mais c'est très aride, ça n'apporte que peu de clefs de lecture esthétique, on est dans du raisonnement théologique pure, et il est difficile pour un lecteur comme moi, qui n'aborde le texte ni d'un point de vue de chercheur ni d'un point de vue de croyant, de ne pas y voir quelque chose d'un peu vain. Heureusement que la préface m'a donné quelques clefs de lecture.


Je jette évidemment un regard rétrospectif, incapable de rendre compte de la pertinence historique du texte, mais la vérité de mon ressenti est là : je vois un beau raisonnement à partir de prémisses qui ne me convainquent pas. Ce texte ne m'est clairement pas adressé, la lecture était heuristique dans une certaine mesure mais je pense qu'il faut, pour un contemporain, une plus grande connaissance théologique pour en profiter. A relire si jamais j'étoffe la mienne.

Bretzville
6
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le 31 janv. 2020

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