Une mille et deuxième nuit
Jamal Mahjoub nous dit avoir reconstitué à partir de fragments disparates datant du début du XVII° siècle, le parcours d'un certain Rachid Al Kenzy, fils d'un marchand d'Alep et d'une esclave noire,...
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le 23 avr. 2015
Jamal Mahjoub nous dit avoir reconstitué à partir de fragments disparates datant du début du XVII° siècle, le parcours d'un certain Rachid Al Kenzy, fils d'un marchand d'Alep et d'une esclave noire, pourchassé durant toute sa vie ( au début du livre, à Alger, comme à la fin, chez les protestants danois ) à cause de la couleur de sa peau : "s'il est noir, c'est parce qu'il est malade... C'est qu'il est maudit."
Pourtant ce bâtard surdoué ( au grand dam de l'épouse légitime dont le rejeton est plutôt stupide ), éduqué par des maîtres Soufî, devient un savant mathématicien ( on aurait donné son nom à l'Algèbre ), et un astronome reconnu.
C'est d'ailleurs à ce titre que le Dey d'Alger ( pour des raisons évidemment militaires ) l'envoie dans le Nord de l'Europe ( aux Pays Bas ) pour rapporter la version améliorée par Keppler du fameux telescope que Galilée présenta au Doge de Venise en 1609. Mais les aléas de la navigation le font échouer au Danemark, où il est ( par un hasard fort heureux ! ) tiré des griffes de la populace superstitieuse par Verner Heinesen, un riche seigneur disciple du fameux Tycho Brahe ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Tycho_Brahe ) dont il essaie de reprendre l'oeuvre.
On a d'ailleurs droit, vers la fin du roman, à une très longue et très intéressante réflexion ( pour qui s'y intéresse ) sur les conséquences "idéologiques" des découvertes : où l'on nous explique notamment pourquoi le monde musulman, qui a joué un très grand rôle dans "l'éveil de l'occident", a perdu à ce moment là son hégémonie culturelle.
Jamal Mahjoub ( ou plutôt son "héros" ) est un conteur hors pair. Je me suis laissé prendre par cette fiction, au point de finir par faire des recherches pour "démêler le vrai du faux". C'est écrit à la manière de son temps, celui des Defoe, Swift, Voltaire... ou bien encore des fameuses Mille et une nuits qui mêlent merveilleux et réalité avec tant d'habileté.
Mais il est vrai que je suis un prof d'Histoire à la retraite et ne suis donc guère pressé ; que j'accepte de me transposer à cette époque, et d'avoir la curiosité de me renseigner sur tous ces savants ( musulmans comme chrétiens ) qu'il mentionne. Un peu comme Hassan ( un descendant d'immigrant ? ), le spécialiste appelé sur le terrain au XX° siècle pour identifier la découverte (archéologique) du telescope que Rachid a finalement abandonné en fuyant ceux qui veulent le livrer aux flammes.
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le 23 avr. 2015
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