Les féminismes ont émergé d'autant plus difficilement que les femmes sont longtemps restées inconnues de l'histoire, des non-sujets sociaux, réduits à quelques fonctions indépassables. Condamnées au silence et au non-dit, elles se sont lancées progressivement dans les conquêtes successives pour leurs droits.
A cette fin, déconstruire le phénomène de patriarcat est apparu une entreprise structurelle bien rude et complexe, pour conquérir une autonomie, le droit progressif à maîtriser son corps, par la contraception, le droit à l'avortement, puis la protection contre les violences physiques et féminicides.
Dans ce cadre, le féminisme s'est toujours montré actif et pluriel. La question de l'universalisme a toujours été débattue, comme l'inscription de l'accès à l'égalité dans le cadre de la laïcité.
Ce livre de deux historiens, dont l'un est le disciple de l'autre, grande connaisseuse et pédagogue en ces matières, rappelle l'évolution de ces mouvements, les étapes de l'accès aux droits. Il paraît d'autant plus fondamental, que leur utilité devient reconnue, avec sur des discussions sur les modalités, alors que leur apport reste peu connu, les médias informant assez peu sur leur existence et leurs distinctions. Et cet ouvrage éclaircit tout cela, fort clairement.