Le Temps désarticulé (ou Time Out of Joint dans la langue de Jim Carrey ) est un roman de science-fiction écrit par Philip K.Dick en 1959. L’éternel K.Dick...Il est devenus-pour moi-l'auteur le plus fascinant et le plus impressionnant ; difficile de trouver une énorme fausse note dans sa bibliographie.Du moins,à l'heure où j'écris cette critique.
Dans ce roman donc , nous suivons le destin monotone de Ragle Gumm , la quarantaine , vivant chez sa sœur et son beau-frère dans la banlieue d'une petite ville américaine proprette des années cinquante. Afin de financer , et de surtout éviter de vivre au crochet de ses très aimables hôtes , Ragle participe jour après jour au jeu d'une gazette dont il est le vainqueur depuis plus deux ans et qui lui rapporte un petit pécule d'argent a chaque bonne réponse , a tel point que le chanceux est devenus une attraction pour tout les gens de la ville.Et quand il n'est pas derrière son bureau à résoudre la devinette du jour , Ragle batifole gaiement avec la femme de son voisin , de vingt ans sa cadette.Un quotidien confortable que rien ne semble vouloir altérer.Néanmoins , quelques détails de ce quotidien commencent à s'effriter et sous la surface , d'intrigants fantômes rodent...De ceux qui viennent vous susurrer à l'oreille que votre réalité est délirante,par exemple.
Ce roman est un roman idéal pour comprendre K.Dick.Il est à la racine même de tout les autres et il est avec Ubik de ceux que l'on analysent le plus.Et il y a de quoi ! Sa note peut paraître exagéré , elle n'aura ici pour but que de pousser les lecteurs intéressés de cette critique à se procurer ce manuel de la paranoïa moderne afin de contempler , parfois ébahis , parfois émus , ce qu'un esprit aiguisé peut faire de votre si STUPIDE réalité.
Qui êtes vous ? Que pensez vous être ? Voila deux questions,presque similaires , qui en angoissent certains , qui en rassurent certains . Autant vous dire que K.Dick est de la première catégorie.
La majorité du temps en lisant ce livre ,on ressent l'entrechoquement des vérités sans pour autant les percevoir et quant elles éclatent au grand jour , c'est comme pour Ubik , ce n'est jamais sans conséquences.
Car c'est le final des oeuvres Dickienne qui est la plus importante. La moralité.La morale désarticulé de son oeuvre , et celle de ce roman ci va à l'encontre des criteres sciencefictionelles de base.C'est une ode au confort , une ode au temps qui stagne.Une ode à l'age d'or.
Bref,voila de quoi clôturer pour moi une année hantée par le fantôme de l'auteur Californien. J’espère prendre toujours autant de plaisir à lire ses oeuvre dans le futur.Autant de plaisir à questionner moi aussi,ma réalité.