Le titre et le quatrième de couverture annoncent la couleur: celle d'un pamphlet sans nuances, où Sévilla déroule les victimes et les bourreaux de la scène intellectuelle française de 1945 à nos jours.
A coup de petites citations ici, de bouts de sondage là, en prétendant toujours incarner le camp des français stigmatisés pour leur pensée.
Ce livre est tout simplement le grand fourre-tout de ce que Jean Sévilla abhorre.
Mélangeant communistes et libéraux, internationalistes et chantres de la révolution, tiers mondistes et soutiens de la mondialisation, dénonçant de la même manière Sartre, Lang, Stasi et Juppé, grosso modo tout ce qui ne soutient pas de près ou de loin des positions réactionnaires, le livre n'est qu'une longue suite de récriminations plaintives sur tout ces gens de gauche (sauf la gauche Finkielkraut, si, si) qui auraient empêché les autres de s'exprimer surtout s'ils étaient de droite.
Le procédé est toujours identique: partir d'un description des faits approximative, souvent partiale et présenter des extraits choisis des prétendus "terroristes intellectuels" sous forme de sottisier compilé et de victimes de ce même terrorisme, présentés sous un jour favorable et victimisant (il ne manque que le sempiternel nombre d'enfants et le côté gestionnaire aimant de familles pour compléter...).
En tout cas rien qui justifie tant soit peu le titre provocateur de cet ouvrage.
Sévilla a du moins l'avantage de citer ses sources lorsqu'il attaque ou défend, ce qui permettra au moins de se pencher sur les extraits incriminés et les recontextualiser pour les "terroristes" et d'approfondir la lecture pour les victimes. Pour le reste, mieux vaut lire les Intellectuels en France de Ory.