Quand j’ai tiré de mes rayonnages Le Tireur de Swarthout, pas moyen de me souvenir comment et où j’étais tombée sur cette sombre histoire de cow-boy et pourquoi je l’avais emprunté. J’ai commencé à la lire à reculons, et puis j’ai été prise dans ce magnifique livres que j’ai lu en quelques nuits, complètement soufflée par le rythme et l’intelligence du récit et de ses personnages. J’étais donc devenue une fervente adepte d’un genre que je pensais réservé au 7e art : le western.
Sorte de chant du cygne (quasi théâtral) d’un as de la gâchette, on y retrouve les grands thèmes sur la liberté, la dignité humaine, mais aussi la bêtise crasse et la folie des hommes. Les personnages sont d’une réelle densité et on est pris par une tension palpable (dur de lâcher le bouquin avant la fin!) et un style brut, fait de poussière et d’âpreté. Surtout, ce qui est émeut est le caractère éminemment tragique des destins brisés de ces hommes qui aspirent à être plus que ce que la vie leur a donné. On peut avoir le cliché des westerns bêbêtes avec des abrutis qui se tirent dessus ; mais ce livre montre que c’est bien plus que cela, et qu’on peut raconter énormément de choses sur la nature humaine entre deux salves de tirs.