Le dernier flingueur du Far West vient s'enterrer dans une petite ville perdue pour consulter un médecin, qui lui confirme ce qu'il sait déjà : il n'est qu'un cadavre en sursis qu'un cancer de la prostate est en train de détruire inexorablement. Conscient que les vautours se rassemblent pour le dépouiller, vivant ou mort, il décide d'organiser son combat final.
Sur ca canevas simple, l'auteur nous dresse un portrait de l'Ouest d'une sécheresse et d'une violence inouïe. Les flingues tuent, salement. Il n'y a que trois scènes d'action, mais elles rappellent le cinéma de Leone ou de Peckinpah par leurs traitements.
Les portraits des êtres humains sont éloquents : ma misanthropie naturelle s'en est retrouvé renforcée. On en vient à évoluer notre point de vue comme sa logeuse : au préalable horrifiée, elle tombe pratiquement amoureuse de cet homme simple mais droit, qui veut simplement mourir dignement.
Et quelque part, sans rien dévoiler, même cela va lui être volé. Un western littéraire coup de poing, que John Wayne n'a pas su transcender. Mais il aurait fallu un Peckinpah derrière la caméra pour rendre compte de cette déliquescence interne...