Henry James fait le récit d'une bonne femme engagée par un homme mystérieux pour la garde de ses deux enfants qui paraissent de prime abord angélique. Cette belle image dorée et bien trop parfaite que s'appliquer à peindre minutieusement l'auteur met très vite la puce à l'oreille. L'horreur monte petit à petit avec l'inquiétude de la narratrice qui ne se déclenche jamais d'un coup. L'oppression ne fait jamais d'éclat, elle s'instaure simplement dans l'ombre du personnage. Toujours dans les descriptions, toujours dans l'exagération de la beauté, Henry James arrive à rendre le plus beau des portraits aussi laid qu'un démon de l'enfer. Enjoliver le mal pour mieux le craindre.
Le dénouement de la fin arrive presque comme une délivrance. Ce livre qui précède les écrits de Stephen King, n'a pas vieillit dans la catégorie de l'horreur et je le conseille vivement.