Ca y est, nos prières littéraires ont été entendues : depuis le 18 janvier, il est enfin possible de mettre la main sur le roman annonçant le retour dans le cher Vieux-Royaume de Jean-Phillipe Jaworski, l'une des plus grandes plumes de la fantasy française : Le Chevalier Aux Epines, Le Tournoi des Preux ! Cet univers vous est sûrement familier, si vous avez lu l'un des ouvrages phares de l'auteur, tel que son recueil de nouvelles Janua Vera, ou bien encore son roman Gagner La Guerre, multi-primé et plébiscité, et l'annonce d'un retour sous forme de trilogie m'a ému au point de remettre mes chausses pour une nouvelle aventure.
L'HISTOIRE
Le retour au Vieux-Royaume se fait par l'intermédiaire d'un personnage préexistant au livre : le chevalier Aedan de Vaumacel, de la nouvelle Le Service des Dames (illustrée par le soin des Moutons Electriques, d'ailleurs !) présente dans Janua Vera. Une nouvelle fois, comme avec Mauvaise Donne, Jaworski reprend donc l'une de ses nouvelles pour lui donner corps au travers d'une plus ample aventure.
Sauf qu'ici, nous quittons le climat méditéranéen de Ciudalia pour s'enfoncer dans les forêts de Broamel, afin de suivre le retour de Aedan, qui après avoir fui face à la nécessité de défendre l'honneur d'une dame accusée d'adultère, est de retour pour en découdre. Mais si le tournoi de chevaliers semble être sa seule manière de laver son honneur et celui de sa dame, Aedan mène en parallèle une enquête sur la disparition de jeunes enfants dans les duchés voisins, qui pourrait bien lui faire découvrir une sombre vérité...
Avis à tout ceux ayant adoré Gagner La Guerre, calmez vos ardeurs, car il est important de vous prévenir d'une chose : si la plume de Jaworski a mûri depuis son premier roman, il appose ici un nouveau style avec son Chevalier Aux Épines qui pourrait surprendre. Car là où Gagner la Guerre était un récit entièrement du point de vue interne de notre cher Don Benvenuto, il est ici choral et alterne entre différents personnages.
De plus, si vous aviez eu un coup de cœur pour la gouaille sans pareil de cet anti-héros, il faudra ici vous habituer à un langage plus soutenu et chevaleresque, comme si vous lisiez un poème de François Villon ou une histoire de Chrétien de Troyes. On accroche ou pas.
La documentation fait encore une fois partie du processus créatif de l'auteur, qui offre pléthores de détails sur les modes de vie à l'époque du Moyen Âge ainsi que sur le parlé des nobles comme des paysans. C'est donc un fragment de fantasy historique pur jus qu'il nous délivre au travers de ces tranches de vie, agrémentée de scènes de combat qui, de par leurs descriptions, donnent l'impression d'y être !
Prévu pour être étalé sur trois volumes, le deuxième acte de ce roman chevaleresque, Le Conte de L'Assassin, est déjà prévu pour cette fin d'année : j'ai hâte.