Il faut bien se le dire, malgré la quantité de louanges que reçoit 2666, l'immense majorité des lecteurs, moi y compris, n'a pas envie de découvrir un auteur par un bouquin de 1400 pages. Tout de même intrigué, la question se pose au sujet du roman adéquat pour commencer l'oeuvre de Bolaño. N'étant pas un fana de nouvelles mon choix se limite beaucoup et l'occasion faisant le larron, je mets la main sur ce "Troisième Reich".

Au moment de commencer, l'histoire du livre paraît tellement simple qu'on ne peut que se demander quel sera le tournant prit. Udo, jeune Allemand de 25 ans part en vacances en Espagne là où il allait traditionnellement avec ses parents il y a plusieurs années. Udo, accompagné de sa fiancée Ingeborg, est à un tournant de sa vie, il compte se consacrer pleinement à sa passion, les wargames. De nombreux personnages viennent perturber les premiers jours au soleil du couple, notamment le loueur de pédalo qui semble vivre sur la plage et qui s’avérera un redoutable adversaire sur plateau pour Udo. Petit à petit, les relations entre eux vont se complexifier et le héros se trouvera bien esseulé.

Que ce soit les Espagnols, l'adversaire d'Udo, le brûlé, les patrons de l'hôtel ou bien le gênant autre couple allemand en vacances, toutes les personnes qui interviennent dans la vie du couple le font de façon théâtrale. Je les ai imaginé parler fort en faisant de grand geste tout le temps. Chacun joue son rôle et n'en dévie pas de telle sorte que l'atmosphère de cette ville revêt un lustre irréel. Roberto Bolaño jongle entre le réel et le fantastique, la ville semble n'être que le décors du piège qui se referme sur Udo. Ses relations avec l'Allemagne qui se limitent à de brèves conversations téléphonique avec son meilleur ami Conrad, se tendent jusqu'à elles aussi sembler artificielles. Le simple récit de vacances passe des chroniques de bronzage à la crainte d'un homme pour sa vie.

Si l'atmosphère moite et angoissante s'installe progressivement à merveille, la fin est tout de même décevante. Trop de pistes ont été évoquées pour expliquer les événements, pour finalement n'en creuser aucune. Le choix du titre du roman qui prend le nom du jeu disputé entre le héros et le brûlé laisse à penser que l'héritage de la seconde guerre mondiale est au cœur du roman. Quelques réflexions sur la nationalité d'Udo abondent en ce sens. On imagine un lien avec l'histoire personnelle de son adversaire mais il doit me manquer des clés pour comprendre réellement la portée du thème et ainsi rassembler les pièces du puzzle.

Malgré une atmosphère brillamment travaillée et un récit bien mené, le propos m'est resté trop flou. Je crois qu'il me faudra encore lire Bolaño avant de franchir le pas de son chef-d'oeuvre. 7/10
Nanash
7
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le 11 févr. 2014

Modifiée

le 12 mars 2014

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Nanash

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