Ceci est une révolution !
Il n'y a pas, à ma connaissance, de monde aussi riche en fantasy (sinon Tolkien).
Quand Tolkien fait de grands empires, des histoires sur 12.000 ans, et montre la disparition de la magie de notre monde, se délecte de trames narratives aux "réminiscences longues", tragiques car souvent inéluctables, Martin s'attache au contraire à une finesse psychologique, joue du déséquilibre et de l'éphémère de l'action politique. Aux puissants rouages tolkienniens, il oppose le grain de sable de l'incontinence humaine. Mais si dans les Terres du Milieu la magie rend son dernier (mais épique) souffle, l'inspiration qu'elle prend chez Martin est palpable dès le premier tome.
Faire si bon, si constant, si riche et si différent de Tolkien cela relève, à mon avis, de la révolution de genre. Il y a eu un indéniable avant/après Tolkien en matière de récit d'invention, il y en a un autre avec Martin.