Langueur, soubresauts et tension...
La première intégrale nous a offert un monde teinté de passions, de guerre et de sang. L'auteur emporte le lecteur dans un récit étourdissant dont l'épilogue flamboyant laisse pantelant et avide de connaître la suite.
Dans cette seconde intégrale, la tension ne peut atteindre le paroxysme précédemment évoqué. Elle débute donc plus calmement, l'auteur posant tranquillement de nouveaux jalons dans la perspective d'une montée en puissance à venir. Celle-ci tarde cependant à venir et le premier tiers se révèle un peu poussif par moments. En outre, le niveau de vocabulaire utilisé par le traducteur s'est rehaussé, employant de nombreux termes techniques ou vraiment peu usités qui m'ont fait plonger plus souvent qu'à mon tour dans l'exploration du dictionnaire (certains mots n'apparaissant même pas dans le Petit Robert, ouvrage pourtant fort savant).
Comme les tourments du récit se sont apaisés, la lecture se fait moins passionnée. Le second tiers renoue peu à peu avec des intrigues plus solides et une dramaturgie croissante.
C'est dans la dernière tierce partie que l'auteur dévoile une partie de ses cartes et que les personnages sont immergés dans un maelstrom de violence et de terreur. C'est alors avec une soif inextinguible que les pages se boivent jusqu'à la lie, laissant à nouveau le lecteur dans l'attente frénétique d'entamer le troisième intégrale.
L'auteur est également scénariste et cela se sent dans la façon dont il accroît l'intensité dramatique juste avant que le rideau ne tombe. L'intérêt suscité par les différents personnages est cependant plus varié encore que par le passé. Certains s'avèrent passionnants (Tyrion, Arya, Jon), d'autres plus ennuyeux (Bran voire Catelyn).
La véritable descente aux enfers que connaissent les Stark verra-t-elle un fond se profiler enfin ? C'est la question haletante que nous laisse en pâture un auteur talentueux, pourtant un peu moins inspiré que dans son premier opus.