Festins de lions, errances de loups, écailles tombantes...

Ce tome tierce vaut son pesant de dragons d'or.

Comme l'indique l'auteur dans une courte note précédent l'ouvrage, l'histoire chevauche quelque peu la fin trépidante de la seconde intégrale.
Le début de la narration pose les faits, jauge les forces en présence, réinstalle en quelque sorte le jeu afin que les joueurs puissent déplacer leurs pièces comme bon leur semble. Ceux-ci sont implacables, calculateurs, pétris de rouerie.

La première moitié du livre se suit sans déplaisir, même si la tension narrative n'est pas forcément toujours présente. Comme à son habitude, l'auteur met doucement mais inexorablement son mouvement en place, à l'instar d'une cavalerie lourde qui commence à se lancer. Une fois prise sa pleine vitesse, plus rien ne l'arrête alors.

La seconde partie est un festival de félonie, une orgie de meurtres et de sang. Certaines disparitions majeures se devinent, d'autres stupéfient le lecteur. La maison des loups, exsangue, paraît posséder quelques reliquats de fureur et elle semble encore en mesure de mordre, fusse-t-elle l'échine dans la neige.

La fin est, comme dans les deux précédentes intégrales, jouissive à dévorer tant les coups de théâtres se succèdent : (attention, spoilers masqués... mais spoilers quand même !)
-le nain est davantage chat (avec ses 9 vies supposées) que lion ; il décoche des traits mortels plus souvent qu'à son tour et sait donner un tour de collier quand il faut ;
-la jeune louve a abandonné le chien errant ; remise à flots, ses travaux à l'aiguille vont reprendre ;
-le loup blanc, en dépit d'opposants innombrables, combat vaillamment avec les corbeaux ; il devra faire attention à ne pas se brûler les ailes, à plus forte raison nanti de l'autorité de ses pairs ;
-Lorsqu'elle ouvre la porte de la lune, tante Lysa croit connaître la musique, mais ce sont d'agiles petits doigts d'un maître chanteur confirmé qui la poussent à bout ;
-l'immonde forfaiture perpétrée à l'occasion des noces pourpres ne saurait demeurer impunie : d'un nouveau saut hors des flots, la truite saura leur faire rendre gorge.

Ces diverses révélations fracassantes laissent le lecteur pantois devant tant de maestria narrative. Jusqu'où Martin emportera-t-il ses lecteurs ??
Apostille
9
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le 5 nov. 2013

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