L'infâme splendeur de Nabe
Ah ! Nabe, mouton noir de la littérature française, nous nous rencontrons enfin et malgré cela, vous n’avez même pas conscience de mon existence (contrairement à votre service après vente, une histoire haute en couleurs… Couleurs mornes et sans importance). On en a dit des choses sur vous monsieur, Nabe l’antisémite, Nabe le paria, Nabe le raciste, Nabe le pro-arabe, Nabe l’insoumis, mais mon préféré : Nabe l’écrivain. Notre relation a débuté il y a déjà quelques années (3 ans, 5 ans, 7ans, ma mémoire flanche… Mon âge avancé sans doute… 24 ans, presque un quart de siècle). Je me cherchais encore à l’époque, je cherchais ma personnalité, mon style, ma plume et vous étiez là sur les plateaux télé, votre langage était incisif, provocateur, méchant, mais tellement bon. Je me rappelle de votre passage chez Laurent Ruquier à vous faire insulter par cet eunuque analytique dont les analyses laissent à désirer, pauvre patient… Raciste ! Antisémite ! Entendais-je de la bouche de ce lacanien sectaire, de ce psychanalyste pro-bien-pensance. Vous raciste ? Vous antisémite ? J’ai dû mal à le croire, il est vrai que vous avez taclé de nombreux individus dont la « race » diffère de la vôtre, de nombreux juifs aussi, mais comment vous en vouloir lorsqu’on entend ceux que vous taclez ? Il m’aura fallu des années pour franchir le pas, pour oser vérifier de moi-même les propos tenus à votre égard. Oui monsieur, je vous ai acheté. Je ne me suis pas mouillé, l’objet du crime est votre vingt-septième livre, enfin la préface de la réédition du premier, mais ne vous tracassez pas, la « bête immonde » est en approche, votre « au régal des vermines » arrive, je le sens, le temps s’arrête, les enfants pleurent, les oiseaux tombent, la vie devient de plus en plus morose. Et oui, vous avez ce pouvoir… Du moins selon vos détracteurs. Je vous envie monsieur, votre plume cinglante me plaît, m’inspire, mais tout le monde n’est pas Baudelaire, Zola, Céline… ou Nabe. Comment ne pas envier votre amour du bon mot ? « Monde à l’envers ? Non, monde à l’endroit ! C’est l’ex-endroit qui est le néo-envers… Moi, je suis l’endroit. L’envers, c’est les autres ! ». Splendide ! Magnifique ! Beautiful comme disent les anglo-saxons. Je dois vous faire une confidence. A ce passage précis, je vous ai applaudi. Oui, je vous ai applaudi et spontanément, pas besoin de chauffeur de salle pour cela, et ceci malgré le ridicule de la situation. Un jeune homme de 24 ans assis sur un fauteuil froid, au fin fond de sa chambre, seul. Il est une heure du matin et je suis là, à écrire ces quelques lignes dans un petit cahier atoma pourri dont la couleur jaune me donne la nausée, mais la pulsion d’écrire m’a envahi à cet instant précis et cela en repoussant les avances de douce Morphée. Quelle salope celle-là, ne voit-elle pas que j’écris ? Que j’écris sur vous en plus ? Elle, elle ne pense qu’à son petit cul, à m’emmener dans son petit monde égoïste et égocentrique. Je sens que je ne pourrais pas lui résister plus longtemps, je m’en vais donc la rejoindre en espérant que le jour venant arrivera votre « bête immonde » : au régal des vermines…
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