Après avoir lu de nombreux écrits d'Anne Rice, sans jamais connaître de déception, je décidai de parcourir les partitions de ce violon.
Si les premières notes se révèlent étranges, la mélodie sombre peu à peu dans la folie, à l'instar de l'héroïne, veuve mélomane largement perturbée par le décès de son époux. Le récit bascule alors dans un univers qui oscille entre poésie, musique, folie et... ennui. En effet, de larges parties sont longues, tant la protagoniste se noie dans l'introspection et la souffrance issue de la perte d'êtres chers au cours de son existence. Heureusement, vers le milieu du récit, un retour dans le passé s'avère passionnant... avant de replonger dans des langueurs... et longueurs. Le final se termine avec une certaine virtuosité qui pourrait presque sauver cette histoire plutôt décousue.
Si ce n'était ces baisses de rythmes qui alourdissent l'histoire, ce récit pourrait être un petit bijou, tant la poésie atteint parfois une touchante félicité. Si l'héroïne ne passait pas son temps à se morfondre à propos des mêmes sujets, l'ensorcelante présence de ce fantôme violoniste au passé torturé pourrait captiver le lecteur. Si la narration s'égarait un peu moins dans des méandres introspectifs, l'évocation musicale de ces compositeurs illustres aurait pu emporter l'auditeur livresque dans une symphonie littéraire de haute volée.
En dépit de passages qui frôlent le sublime, cette oeuvre présente trop de fausses notes pour être savourée à sa juste valeur.