Commencer la lecture de ce livre c’est comme prendre un train en marche sans vraiment s’attendre à être arraché à son inertie. C’est un peu violent et ça réveille quoi ! Hannu Rajaniemi nous livre un pan complet d’un univers titanesque tout droit sortie de son esprit. Le travail est vraiment soigné et mérite une mention spéciale. C’est cohérent et bien construit même si l’auteur ne fait aucun effort, d’aucune sorte, pour nous aider à entrer dans son monde. C’est ce qui fait une des grandes forces de ce récit mais qui peut aussi en rebuter plus d’un au départ et vite les décourager.
Les personnages sont vraiment haut en couleur et ne sont pas superficiels. Jean le Flambeur, alias Le Voleur, est bien entendu le plus complexe et le plus travaillé de tous de mon point de vue. Son histoire et ses secrets apportent une grande partie de la matière qui donne corps à l’histoire. Les autres ne sont pas en reste pour autant. Mieli et Perhonen forment un duo intéressant et soudé. Isidore, avec ses doutes, ses capacités de déduction. Le Gentleman est aussi une autre figure forte de ce périple. Avec Mieli se sont les forces en mouvements et qui agissent.
Comme je le disais plus haut, on met un certain temps à comprendre ce qu’il se passe et à se projeter, à s’immerger complètement. L’auteur a inventé tellement de choses et, selon le cas, il n’est pas forcément évident d’appréhender le concept dans sa globalité. Cela n’en rend le tout que plus captivant. Pour être tout à fait honnête, je me demande si je n’ai pas loupé quelques éléments et/ou liens en route qui éclaireraient certaines zones d’ombres qui demeurent à la fin. Je pense qu’une seconde lecture permettrait une meilleure compréhension mais je vais attendre un peu pour ça.
Ce livre n’en reste pas moins atypique, très bien travaillé et d’une richesse incroyable. Je vous recommande vivement de tenter l’expérience. Il n’est pas très long et demande juste de s’accrocher au début.