Hier soir j'ai eu envie d'un peu de douceur et de beauté et j'ai donc visionné pour la seconde fois le film "Une promesse" de Patrice Lecomte. A l'issue de ma séance ciné privée, je me suis rappelée que le film était basé sur le court roman de Stefan Zweig, "Le voyage dans le passé" qui dormait depuis longtemps dans ma bibliothèque.
Changement d'heure et horloge interne obligent, je me suis réveillée une heure plus tôt, une heure trop tôt et très naturellement j'en ai profité pour me plonger dans ma lecture, pensant trouver entre les pages l'exact écho de la jolie romance entre les personnages incarnés par Rebecca Hall et Richard Madden.
Au final, même si le scénario est plutôt fidèle au roman, c'est le roman que je préfère. Je ne m'attendais pas à y trouver encore plus d'intensité dramatique qu'à l'écran et pourtant, je trouve que le réalisateur n'a pas su faire preuve d'autant de force et de sensibilité que Stefan Zweig. J'ai été happée par ma lecture alors même que j'en connaissais l'issue. J'ai admiré comment, en peu de mots, l'auteur nous imprègne des émotions et des sentiments de ses personnages.
Après, je pense que si je n'avais pas vu l'adaptation, je n'aurais peut-être pas eu le même avis car Stefan Zweig use et abuse de l'ellipse et le rythme en pâtit. C'est d'ailleurs toujours un peu le souci avec ses écrits, on est toujours un peu assis entre deux chaises, entre la longue nouvelle et le court roman avec, dans les deux cas, un goût d'inachevé.
Toutefois, "Le voyage dans le passé" mérite vraiment d'être découvert, il vibre de sensualité et de sensibilité et amène le lecteur à se pencher sérieusement sur des thèmes aussi graves que l'amour, la fidélité et la vieillesse.