Chose n’est pas coutume, je me suis laissé tenter par cette novélisation du classique de Fleischer, en me disant qu’avec Asimov derrière, ça ne pouvait être que pas mal. Et je n’ai pas été déçu : non seulement le Maître de la SF arrive à faire sien une aventure extraordinaire, mais il réussit à lui donner une âme propre. Le seul défaut que j’aurais à souligner ici, c’est la romance entre Grant et Cora, qui semble à la fois forcée, factice, et gros sabots. Alors c’est vrai qu’à la fin, ça devient plus naturel, mais la mise en place, le développement… C’est franchement lourd, et Grant a même un comportement harceleur, abusif, prédateur par moment ; alors que Cora, de son côté, était plutôt bien écrite jusqu’à tomber dans la romance.
Mais en dehors de ça, c’est très chouette. Pour un libre qui accuse déjà plus de 50 ans, il reste extrêmement crédible et réaliste pour sa partie scientifique, que ce soit l’anatomie du corps humain mais aussi le côté même du voyage et l’explication autour de la miniaturisation. Bien sûr, il y a le contexte de Guerre Froide qui est bien présent, mais il reste bien dosé, en toile de fond plus que comme le principal intérêt de l’histoire. Asimov réussit à créer un thriller rondement mené, où on en oublie presque la menace qui pèse et où on se laisse émerveiller par les aventures incroyables que traversent les personnages.
Le final nous ramènera les pieds sur terre tout en résolvant cette menace. Et là où c’est fort, c’est que la réponse nous pendait au nez depuis le début mais qu’on ne s’y attardait pas : l’intelligence est de procéder par élimination plus que par accusation. Un véritable raisonnement scientifique ! Après, ça restera sans doute très convenu et manichéen, mais la démarche reste intéressante et s’inscrit très bien dans le contexte même de l’œuvre en général.
Le voyage fantastique est donc une belle découverte pour ma part, et j’ai d’autant plus envie de pouvoir m’attarder sur le film dont est issu ce roman !