Le Voyage fantastique par Am3ni
Le voyage fantastique est différent des autres romans ou nouvelles que j’ai pu lire d’Isaac Asimov, notamment car l’idée de départ n’est pas du maître de la S-F. (et puis ça ne se passe pas dans l’espace, mais dans le corps humain… "Il était une fois la vie" revisité en somme),
« Mon roman Le voyage fantastique fut publié en 1966. C’était, en réalité, la novélisation d’un film dont le scénario avait été écrit par quelqu’un d’autre. J’avais suivi d’aussi près que possible les péripéties de l’intrique, ne modifiant que les inconséquences scientifiques les plus insupportables. Je n’ai jamais été satisfait de ce roman – bien qu’il ait très bien marché – simplement parce que je n’ai jamais eu l’impression qu’il était vraiment de moi. » Isaac Asimov.
Asimov a ensuite écrit Destination cerveau avec toute la liberté dont il avait besoin. Pour ma part je n’ai vu ni le film ni lu le deuxième roman.
Quant au voyage fantastique, agréable à suivre, un peu plus difficile à lire, il est sympathique sans être inoubliable.
Le style clair d’Asimov et sa maîtrise des dialogues permet de garder l’attention pendant toute l’histoire et en dépit du caractère scientifique très affirmé du roman.
Pour faire simple : afin de secourir un homme, une équipe de scientifiques et un agent secret sont miniaturisés et, à bord d’un sous-marin sont injectés dans le patient pour détruire un caillot dans le cerveau. Ils ont 60 minutes (après quoi, ils reprennent leur taille normale), ce qui est sensé être suffisant, mais bien évidemment tout un tas de péripéties les retardent. Péripéties qui, du coup, permettent d’accroître le suspense au fur et à mesure que l’histoire et le chronomètre avancent.
Au niveau des personnages, rien de très original : l’agent secret qui n’a pas autant de connaissances scientifiques que les autres mais compense par son courage et son humour, le scientifique aussi doué qu’asocial, sa jolie assistante,…
La difficulté se trouve dans tout le vocabulaire biologique, inhérent à l’histoire. Pas toujours facile de suivre certaines choses, mais c’est finalement comme Dr House ; on ne comprend pas 100% de tout ce fatras médical mais ça n’empêche pas d’apprécier.
D’autant qu’Asimov a eu la bonne idée de structurer le roman par les différentes zones traversées par l’équipage : le cœur, les capillaires, la plèvre, le poumon,… On a aussi droit à ce qui se passe dans la salle d’opération à l’extérieur du corps. Une prise de recul qui permet de respirer.
Cette non-originalité des personnages (qui a permis à mon pauvre cerveau se se concentrer afin de suivre le vocabulaire scientifique) est largement contrebalancée par l’originalité de l’histoire elle-même.
C’est sûrement prêter à l’auteur une intention qu’il n’avait pas, mais le résultat est là et c’est tout ce qui compte !