Ce qu'il y a de marrant avec cette bio, c'est qu'elle n'est pas du tout rédigée de manière classique : si l'auteur résume brièvement le contexte en quelques pages au début de chacune des parties, tout le reste du livre est une succession de citations ou d'extraits d'interviews mis bout à bout. Le résultat donne l'impression qu'on aurait mis dans une pièce une centaine d'intervenants pour nous raconter l'histoire du "plus grand groupe du monde" : musiciens, proches, parents, managers, groupies, roadies… Chacun rebondissant sur ce qui vient d'être dit pour corriger le propos, pour apporter des précisions, apporter un jugement plus objectif…
A l'oral, ça serait certainement le bordel : à l'écrit, on est parfois un peu perdu au niveau de la chronologie des événements et on a tendance à oublier (malgré les nombreux rappels) qui est la personne qui parle par rapport au groupe. Mais globalement, ce principe assure une lecture assez fluide et c'est au lecteur de se faire sa propre opinion sur ce qui se passe en confrontant les différents points de vue (quelquefois contradictoires).
Sur un peu plus d'une décennie, on suit donc le groupe de ses débuts jusqu'à la gloire, puis jusqu'à sa chute brutale. En refermant le bouquin, on a l'impression de mieux cerner la personnalité des quatre musiciens : on aimerait bien aller boire une bière avec un Robert Plant qui semble s'être débarrassé de ses défaut de jeunesse et a su brillamment gérer sa carrière post-Zeppelin, contrairement à Jimmy Page, qui donne l'impression de ne pas s'être totalement remis de cette épopée. Et puis on a sacrément envie de se replonger dans la discographie de ce groupe légendaire, preuve que Barney Hoskyns a réussi son bouquin.