Les éditions Pix'n Love ont fait le pari de prouver à quel point le jeu vidéo dépasse le simple média ou le seul divertissement. Leurs ouvrages retracent les grandes sagas de la « playhistoire », replaçant les jeux dans un contexte, et prouvant ainsi à quel point ce (grand) monde est un patrimoine créatif et culturel.

Après ouverture, et feuilletage, un premier (petit) reproche : ça pique aux yeux !
Sans doute mon âme de graphiste-austère, mais chaque page est chargée en images et couleurs...
Le reproche est certes léger, puisqu'on ne peut refréner un plaisir coupable et ultra-régressif à la vue de toutes ces couleurs chatoyantes représentant nos héros d'hier et d'aujourd'hui... (vous me direz, pour quelqu'un qui appelle son chat Bahamut Zero, c'était pas difficile de craquer.).

Au final, le seul véritable reproche que je ferais concerne la mise en page d'un article sur la ville labyrinthe, où le graphiste a pris le titre au pied de la lettre et complexifie grandement la lecture. J'ai trouvé un peu dommage que le style graphique prenne l'avantage sur le contenu (qui est d'une très bonne qualité.).
Faible reproche, n'est il pas ?

Considérations graphiques à part, l'ouvrage est d'une très grande qualité. J'ai cherché à établir un 'top 5′ des articles, mais tous sont très intéressants, je retiens surtout Sandra Duval-Rieunier, game-designer, pour son excellente analyse des Sims, et de la manière dont le gameplay vient asseoir et valider une politique de représentations... Ou encore Antonin Bechler, professeur de littérature contemporaine à l'université Strasbourg 2, qui convoque philosophie et littérature japonaise pour nous conter les significations de la ville (et de l'absence, la destruction de cette dernière) dans les RPG japonais.
La diversité des occupations de chaque contributeur fait d'ailleurs l'une des qualités de cet ouvrage, qui traite de notions techniques comme le gameplay, le game design, ainsi que de concepts plus abstraits, en passant par d'autres domaines comme les comics ou la littérature japonaise.

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai qu'un seul conseil : achetez cet ouvrage !
Il est vraiment indispensable pour tout gamer désirant s'intéresser aux univers dans lesquels il joue, tout en étant une bonne introduction, claire, compréhensible et passionnante aux game studies...

(EDIT de groupie : Les cahiers du jeu vidéos citent même Henry Jenkins et Giorgio Agamben. Voilà. Je me prosterne.)
Moossye
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le 17 mai 2010

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