"C'est maintenant, ami lecteur, qu'il faut disposer ton coeur et ton esprit au récit le plus impur"

Pourquoi mettre 10 à un tel livre ?
Moi même je me pose la question.


Alors qu’American psycho m’avait dégouté au plus haut point, Les 120 journées de Sodome, elles, ont exercées une certaine fascination sur moi. Comment l'expliquer ? Je ne sais pas si c'est une curiosité malsaine qui nous pousse à nous plonger un peu plus dans la pourriture au fil des pages ou si c'est un désir de voir résolue cette histoire infernale. Dans tous les cas, je voulais finir absolument ce livre infâme. C'est surement cette obsession qui me pousse à mettre une telle note (qu'il ne mérite surement pas).


Les personnages : au tout début commence leur description, les quartes libertins sont plus ou moins identiques. La description du Duc vaut pour celle des autres : "Né faux, dur, impérieux, barbare, égoïste, également prodigue pour ses plaisirs et avare quand il s'agissait d'être utile, menteur, gourmand, ivrogne, poltron, sodomite, incestueux, meurtrier, incendiaire, voleur, pas une seule vertu ne compensait autant de vices"
Mis à part les historiennes qui ont un parcours et un physique différent, les autres personnages secondaires sont sans intérêt.


La construction du livre : après la situation initiale le "récit" débute. Je prends le mot récit avec des pincettes car il n'y a pas vraiment d'histoire à proprement parler. Les discours des historiennes sont les seuls instants où nous avons le droit à une intrigue relativement construite. Passés ces moments on retrouve nos libertins pour des débauches répétitives et inintéressantes.


L'histoire est sectionnée en quatre partie : les passions simples, les passions doubles, les passions criminelles et les passions meurtrières. A partir des passions doubles, le texte n'est plus qu'un plan. On parcourt donc 90 journées en quelques lignes, il n'y a presque plus de détails sur la vie au château. On est comme prit dans un tourbillon de perversion qui s'achève par l'Enfer, summum de l'horreur.


Le sujet : pédophilie, scatophilie, nécrophilie, zoophilie, sadisme, masochisme, exhibitionnisme, voyeurisme, crime et inceste.
Toutes les perversions sont répertoriées et c'est bien l'objectif de Sade ici :



Imagine-toi que toute jouissance honnête ou prescrite par cette bête dont tu parles sans cesse sans la connaître et que tu appelles nature, que ces jouissances, dis-je, seront expressément exclues de ce recueil et que lorsque tu les rencontreras par aventure, ce ne sera jamais qu'autant qu'elles seront accompagnées de quelque crime ou colorées de quelque infamie. Sans doute, beaucoup de tous les écarts que tu vas voir peints te déplairont, on le sait, mais il s'en trouvera quelques-uns qui t'échaufferont au point de te coûter du foutre, et voilà tout ce qu'il nous faut. Si nous n'avions pas tout dit, tout analysé, comment voudrais-tu que nous eussions pu deviner ce qui te convient. C'est à toi à la prendre et à laisser le reste; un autre en fera autant; et petit à petit tout aura trouvé sa place. C'est ici l'histoire d'un magnifique repas où six cents plats divers s'offrent à ton appétit. Les manges-tu tous? Non, sans doute, mais ce nombre prodigieux étend les bornes de ton choix, et, ravi de cette augmentation de facultés, tu ne t'avises pas de gronder l'amphitryon qui te régale. Fais de même ici: choisis et laisse le reste, sans déclamer contre ce reste, uniquement parce qu'il n'a pas le talent de te plaire. Songe qu'il plaira à d'autres, et sois philosophe.



Pour ma part, ce livre m'a servi de dictionnaire des vices sexuels.


Ressenti : si les passions simples et doubles m'ont valu des grimaces de dégout, les passions criminelles et meurtrières quant à elles, m'ont presque donné la nausée.


La mort d'Augustine à la fin du bouquin est tout bonnement atroce, dégueulasse et vomitive.


En tout cas gg à Sade pour s'être servi de son PQ comme catharsis.

AlexCarson
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le 2 sept. 2015

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AlexCarson

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