Dans mon programme scolaire, j'ai du lire beaucoup des livres. Certains étaient intéressants, d'autres carrément chiants (en parlant de ça, va falloir que je fasse une critique pas piquée des vers de l'Âge d'Homme de Michel Leiris). Et je crois que je n'ai jamais été surpris et satisfait par un roman que par celui-ci. Après les énigmes du moi, l'argent, au cours de ma troisième année en école préparatoire scientifique, nous étudions le mal. Je vous ferai grâce des jeux de mots entre le Mal et les femmes qui représentent ce mal. Je vous rassure.
Comme le synopsis proposé par Wikipédia (pour le film, le roman n'a même pas une vague description) est très succin et qu'il ne représente pratiquement pas la vérité, j'essaye de faire moi-même un résumé du roman.
L'histoire commence lors d'une veillée funéraire où trois (ou quatre, j'ai tout d'un coup un doute) bavarde dans une pièce située à côté de la chambre du mort. Après quelques histoires anodines et quelques anecdotes inutiles, le sujet de conversation dévie rapidement vers le passé d'une des femmes : Thérèse. On apprend le passé de Thérèse, mais on découvre aussi la vie d'un couple, ou plus particulièrement d'une femme (Mme Numance) avec qui Thérèse va entretenir une relation mère-fille.
La puissance du livre réside dans la narration. Tour à tour, Thérèse et les autres veilleuses vont raconter la vie de Thérèse apportant à chaque fois une nouvelle vision de cette jeune femme. Innocente, manipulatrice, victime, criminelle. En définitive, plus on lit le roman, moins on en connaît sur Thérèse. Il n'existe pas une Thérèse, mais plusieurs. Tout se contredit et se mélange si bien qu'en définitive il n'y a aucune vérité. Tout ce qu'on peut à la limite savoir, c'est que Thérèse et Mme Numance sont deux Âmes Fortes.
Il est frustrant de ne pas pouvoir dire à quel point j'apprécie ce roman pour en dévoiler le moins possible. Je conseille donc vivement cette œuvre de Jean Giono. Cependant je mets en garde, beaucoup de mes camarades scolaires ne sont pas d'accord avec moi.