Dans une belle soirée de 1949, au crépuscule, quelques femmes se rassemblent pour veiller le pauvre Albert qui vient de trépasser. Ces femmes sont toutes des commères plus ou moins discrètes, Thérèse, Berthe, Rose et d'autres non mentionnées. Enfin, de veille, cela n'en a que le nom. On colle le vieillard dans une pièce, enfonce deux grands cierges de part et d'autre de sa tête, et la veillée est lancée. On ferme la porte, pille son garde-manger, sa cave… les commérages peuvent commencer. Thérèse commence à raconter son histoire, les autres y mettent leur grain de sel en racontant leurs points de vus et ainsi passe la nuit. Mais du pauvre Albert, que nenni.
Avec Un roi sans divertissement, je lis peut-être ici mon livre le plus noir de Jean Giono. A la lecture, l'on prend conscience des tourments de l'âme qui l'ont habité lors de cette récente guerre. le récit est très sombre et met en scène le triomphe de la tromperie, de la fourberie, du pillage des coeurs et de la confiance. C'est à celui qui trompera le mieux, afin d'obtenir les louanges du capitalisme régnant. le petit pauvre peut facilement devenir riche grâce à la duperie. On retrouve bien des personnages pleins de bonté, mais ils sont toujours du côté des victimes.
L'on est bien loin du Jean Giono qui m'a fait rêver dans Que ma joie demeure, ou dans un autre style : la saga du [Le] Hussard sur le toit. le récit est sombre mais j'arrive à aimer ces personnages, et je ne sais pas pourquoi. La plume de l'auteur reste toujours magique et il arrive toujours à ces fins. Un livre complexe par rapport à d'autres ouvrages de l'auteur, mais que je pense dorénavant incontournable pour bien le comprendre dans ses diverses facettes.