Critique de Les Amours sales par CeliaYasmine
Un témoignage poignant. Une manière d’écrire brute de décoffrage, ce qui en fait toute sa profondeur.
Par
le 12 sept. 2022
Je ne suis guère tombée sur cet ouvrage par hasard. Jessica Foschi, l'auteure de Les amours sales est également une vidéaste que je regardais il y a quelques années où elle témoignait de son passé de SDF et de toxicomane.
Je suis plutôt réticente à l'idée d'acheter des livres de vidéastes. Ceci dit, je savais que Jessica Foschi (ou "Lolita nie en Blog" pour les connaisseurs) écrivait de son côté depuis bien longtemps et lors de la publication de son ouvrage, elle a bien appuyé sur le fait que son livre n'est pas "un livre de youtubeur". Pour le coup, la promesse est tenue, Les amours sales se veut plus qu'un simple recyclage que des scripts de certaines de ses vidéos (a contrario d'un certain e-penser...).
6 peut sembler une bien faible note pour un livre qui hante toujours mes pensées, et ceci plusieurs semaines après sa lecture. Le contenu de ce livre ne peut laisser indifférent. Voir une adolescente vendre tout amour propre pour satisfaire ses dépendances (autant affectives qu'à la drogue) ne peut que troubler ; nous nous rendons compte que les "Trainspotting" ou autres "Basketball diaries" ont un fond de véracité, même si je n'étais pas naïve au point d'en douter.
Le personnage principal est attachant, par sa haine de l'humanité qui, en réalité, reflète la haine qu'elle porte à son égard. Cependant, il me semble que les passages où elle peste sur "le genre humain" sont répétitifs. Même si l'on est dans la tête d'une adolescente "nihiliste", cela devient un peu lourd.
En effet, la forme de l'ouvrage pêche parfois selon moi. Trop de répétitions, de phrases parfois longues inutilement ou des descriptions qui ne sont que "visuelles". Je m'explique : une bonne description selon moi joue sur les autres sens que la vue ; l'auteur décrit ce qu'il sent, entend ou touche avec mélodie. Or, l'auteure se contente souvent de décrire ce que son personnage voit, ce qui empêche à mon sens de rentrer pleinement dans le texte. Ceci dit, c'est un défaut qui est commun.
Malgré tout, j'ai dévoré le livre. J'y songe souvent. Néanmoins, je ne pouvais me permettre de mettre une meilleure note ; surtout au vu de la dernière partie de l'ouvrage, qui, selon l'aveu de l'auteure, a été écrit dans la précipitation. Cela se ressent, le style est beaucoup plus haché, le propos moins développé... Nous terminons un peu sur notre fin.
Toutefois, si une suite de cet ouvrage paraît ou que l'auteure publie un nouveau livre, je serais très curieuse de le lire.
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Créée
le 16 mai 2021
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