Les écrivains russes n'ont pas peur de la démesure, et veuillez pardonner cet euphémisme. La remarque vaut aussi pour les auteurs contemporains, tel Alexander Ilichevsky dont la deuxième traduction en français, Les Anarchistes, est celle d'un roman paru à l'origine en 2012 à Moscou. On pourrait résumer sa trame assez facilement : un homme d'affaires, las de tout, a quitté son mode de vie pour une existence tranquille à la campagne, entre peinture, contemplation de la nature et discussions animées avec ses voisins. Jusqu'au jour où il rencontre une jeune femme qui ressemble à Greta Garbo et dont les addictions vont polluer son quotidien. Mais à côté de cette piste narrative, Ilichensky ne cesse de se consacrer à ce qu'on ne pourrait pas qualifier de simples digressions puisque c'est l'essence même du livre, à propos de tout et de rien. L'auteur nous emporte dans un maelström de faits et de sensations à propos de philosophie, de spiritualité, d'histoire, de peinture, avec une obsession particulière pour un explorateur anarchiste et pour le grand peintre Isaac Levitan. Des chapitres entiers s'éloignent parfois de l'intrigue principale, pour y revenir ensuite bon gré mal gré et parfois par le biais d'un personnage secondaire. Difficile dans ces conditions de rester concentré devant un ouvrage qui s'éparpille autant et ennuie souvent, excessif en tout et ne dégageant finalement aucune émotion pour son héros malheureux que l'on sait pourtant blessé et sans doute voué à un destin funeste.

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le 22 avr. 2022

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