Etonnant, pour le moins : Ellory, qui avait effectué un démarrage fulgurant avec ses deux premiers livres ("Seul le Silence" et "Vendetta"), élargissant notablement le spectre habituel du polar anglo-saxon, le premier par ses ambitions littéraires (parfois maladroites, il est vrai), et le second par l'intégration d'une vision historique dans l'intrigue, revient après la réussite incontestable de son troisième livre ("les Anonymes") à un "standard" du polar anglo-saxon qu'on pensait "indigne" de lui. "Les Anges de New York" a pour héros l'un de ces stéréotypes (Frank Parrish est un flic intègre mais miné par sa vie professionnel, qui a sabordé sa vie familiale et sombre dans l'alcool, le genre...) qu'on est fatigué de suivre dans l'une de ces enquêtes (serial killer, encore et encore) qui finissent par nous épuiser, à force... Aucune surprise dans l'intrigue, puisque le coupable est identifié très tôt, et de manière pas très convaincante, mais surtout rien dans l'évolution de Frank Parrish qui soit vraiment passionnant ou crédible. Curieusement, l'ouverture du livre sur l'histoire (vraie, a priori) des "Anges de New York" laisse présager une veine "historique" proche de celle des deux livres précédents, mais Ellory laisse tomber l'affaire - faute de matériau suffisant ? - en cours de route, ce qui est quand même assez déstabilisant pour le lecteur. Bon, ne nions pas que le plaisir de lire Ellory reste réel, que ce bouquin est bien tourné, et nous tient en haleine jusqu'à la fin, mais honnêtement, la dernière chose dont on avait besoin, c'est d'un autre "torcheur de polars" anglo-saxon. [Critique écrite en 2014]