Ce livre me laisse un peu indécis. Je l'avais acheté en gare pour que le trajet me semble moins long et il a plutôt bien réussi ; de toutes façons les romans de gare sont fait pour plaire au plus grand nombre, leurs présentoirs sont une sorte de concentration de romans simples mais efficaces pour tous publics.
Donc voilà, le problème que j'ai avec ce roman c'est que l'intrigue prend place en 2008. Mais rien à faire, tout le long je l'ai visualisé comme si c'était les années 50. Pourquoi ? Car les descriptions sont peu nombreuses, pas très détaillées quand il y en a. Mais pas seulement. Ce bouquin pue le film noir stéréotypé à des kilomètres. On a un inspecteur vieillissant (Frank Parrish), alcoolo, peu regardant sur la procédure avec une famille déchirée et son équipier plus jeune qui le rejoint en début d'intrigue. Alors là, il faut que je précise que parallèlement j'ai commencé ce bouquin en plein milieu du visionnage de la série Luther. C'est peut-être pour ça que ça m'a frappé à ce point. Ça c'est pour le coté "film noir".
L'enquête qui sert de base de scénario est sans aucune surprise. Il n'y a pour ainsi dire aucun rebondissement. Autre chose, parallèlement à l'enquête, Frank va voir une psy, et là on a droit à une sorte de mélange des séances de Tony Soprano et de cours d'Histoire de la Mafia au XXème siècle. La façon de s'exprimer du perso change étrangement pendant les cours d'Histoire, il parle comme Wikipédia et donne plein de détails dont on se tape un peu (surtout que comme lui dit sa psy à un moment "J'ai vu Les Affranchis"). En effet pendant le reste du roman, Frank et les autres personnages s'expriment avec ce que j'appellerais "la classe américaine" (on est pas avec Abitbol, plutôt avec Tarantino ou De Palma, ou un autre qui aime faire dire "fuck" etc à ses persos). Et je crois que c'est ce qui a fait qu'au final j'ai plutôt bien apprécié ce roman, ses protagonistes et leurs répliques plutôt stylées qui font plus répliques de films que de romans. Voilà pour le coté "film noir... des 50's". Ça se passe à Los Angeles en plus. C'est vraiment LA ville des films noirs (voir la série Mob City et le film L.A. Confidential).
En fait pour moi ce bouquin est tel un Big Mac : totalement américain, oubliable, n'apportant rien, artificiel, son auteur faisant des choix discutables ; on le savoure somme toute jusqu'au bout.