Mémoires du quotidien
Une grande partie des œuvres d'Annie Ernaux relèvent du travail autobiographique. Souvent, dans ses œuvres, il y avait une impudeur très forte et revendiquée, une violence aussi, et une affirmation...
le 21 oct. 2014
11 j'aime
N'ayant lu que la première moitié de l'ouvrage, je ne commenterai évidemment que celle ci. Mais pourquoi s'être arreter dans ma lecture ? Je m'explique.
Dans cette oeuvre liant une intimité unique à l'évolution d'une époque particulière, tout l'intéret est de percevoir un monde à travers d'autres yeux, une sensibilité étrangère et envoutante. Si la différence de sexe avec l'auteur enrichit cette expérience (si bien que les "je" des autres oeuvres que je lis en sont encore teinté(e)s), la différence d'âge ne produi pas le même effet. Le récit d'une vie d'enfant ou d'adolescent révèle des souvenirs effacés et celui d'une étudiante des années 60 permet une transposition magique et fantasmée. Même de 20 à 30 ans l'auteur reste proche, à la lisière d'un avenir sujet à questionnement (pour moi). Mais quand cette écart devient trop grand, le lien se rompt : plus de partage d'une vie intimement dévoilée, seule l'impression d'une desciption triste et sans but. La nostalgie si nuancée de la première partie a alors l'air d'une simple dépression. Même si l'interet historique et littéraire de l'oeuvre sont toujours là, ce qui en faisait le parfum n'est plus. Pour un temps seulement ! La lecture en sera simplement (beaucoup) plus tardive. Et elle est déjà attendue ..
Les enfants et adolescents des années 50 de la jeunesse de l'auteur semblent perdus, entre un passé présent dans toutes les mémoires sauf les leurs et auquel ils se sentent étrangers, des parents en marge de la modernité et du progrès, et un futur brumeux et excitant dans lequel ils ne se projettent pas vraiment. " Le sentiment de l'absurde et la nausée nous envahissaient. Les corps poisseux de l'adolescence rencontrait l'être "en trop" de l'existencialisme".
Pourtant tout ceci est relaté avec une nostalgie légère et presque joyeuse, et que cela soit du à un réel sentiment d'alors ou à la plume agée et amusée de l'écrivaine, la première partie de ce livre en est entièrement imbibée, jusqu'à l'ivresse...
Créée
le 28 mai 2015
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