Les eaux sombres
Mes lectures des romans de Robin Hobb, auteure de fantasy que j'affectionne particulièrement, se font dans le désordre. Alors qu'il aurait fallu lire Les aventuriers de la mer après le premier cycle...
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le 26 juin 2016
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Mes lectures des romans de Robin Hobb, auteure de fantasy que j'affectionne particulièrement, se font dans le désordre. Alors qu'il aurait fallu lire Les aventuriers de la mer après le premier cycle de l'Assassin Royal, au moment d'acheter ce livre, j'avais déjà lu le second cycle ainsi que Les cités des anciens, qui non seulement se déroulent après, mais en plus nous donnent le devenir de certains personnages apparaissant dans ce qui est une "trilogie" après réédition.
Dès l'abord, Les aventuriers de la mer est très différent de l'Assassin Royal. Ainsi, plus de récit à la première personne, on multiplie les points de vue avec quatre intrigues principales qui s'enchevêtrent, le tout alimenté par un histoire en arrière-plan des plus intrigants.
La narration n'est pas la seule à différer. L'univers paraît aussi bien différent. On baigne littéralement dans un milieu assez malsain : piraterie, esclavagisme, prostitution, rien n'est épargné et on ne fait pas dans la demi-mesure. Je pense que ce doit être le plus "trash" des sagas de Robin Hobb se déroulant dans cet univers, même si l'AR nous a montré que quand bien même il y fait mieux vivre aux Six-Dûchés (parce que la femme y a plus de droits, notamment), l'invasion des Pirates Rouges, entre autres, ne rend pas la vie plus facile. Mais là, absolument personne n'a la vie facile, et cet univers assez sombre nous est vécu par des personnages aux enjeux bien différents.
Althéa Verstrit, héroïne principale, se révèle rapidement assez attachante, bien qu'aux premiers abords, elle semble être égoïste. Malgré tous les échecs cuisants qu'elle subit, elle se révèle toujours avec détermination. Ses idéaux sont convaincants et son opiniâtreté est respectable, aussi, je n'ai pu que m'attacher à elle. Même si le récit est à la troisième personne, la plupart des personnages ont été rendus attachants (comme Brashen), empathique (comme Hiémain), ou au moins compréhensif (comme Kennit, dont l'antipathie primaire recèle une personnalité davantage complexe, ou encore Malta, que j'apprécie surtout parce que je sais ce qu'elle va devenir). Seul un personnage raté vient gâcher la lecture par son omniprésence : Kyle. En tant que beau-frère possessif, on ne lui épargné aucun cliché : hargneux, esclavagiste, machiste, hypocrite, ce personnage se décrédibilise à lui tout seul à force de balancer des phrases exclamatives à tout va. Les antagonistes masculins ne sont pas les personnages les mieux écrits de Hobb, mais là, il n'accumule tellement des défauts que jamais il ne se détache de son rôle fictif, et c'est bien dommage. Les autres personnages subissent, et j'ai fini par avoir de la compassion pour eux, même si certains revers essuyés paraissent clichés
Althéa obligée de se déguiser en homme pour être marin (seule son attachement envers Vivacia l'empêche d'aller aux Six-Dûchés, je présume), est insultée à plusieurs reprises, rejetée par sa propre famille, et n'atteint un semblant de bonheur que vers la fin. Hiémain découvre une vie de marin à laquelle il n'aspire guère. Haï par son père, il finit par devenir temporairement esclave et en vient à déclencher une mutinerie à son bord.
Concernant le style d'écriture, je n'ai rien à redire : malgré la longueur de certaines phrases, c'est très fluide, et le vocabulaire maritime est extrêmement maîtrisé. La multiplication des points de vue permet un récit rythmé, et ce même si de nombreuses lenteurs et un côté trop bavard viennent entacher la première partie du livre.
Au fur et à mesure que le récit progresse, on en découvre plus sur ces mystérieuses vivenefs, sur ces Marchands du Désert des Pluies, et malgré son côté malpropre, j'ai fini par adhérer à cet univers. Reste à voir quelles péripéties suivront.
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Créée
le 26 juin 2016
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