Il y a 7 mois environ, je commençai ce méga-pavé de plus de mille pages sur un thème qui m'est cher car touchant une de mes séries de jeux vidéo favorites : Civilization.
Les Barbares, avec sa couverture sauvage, était donc prometteur.
Hélas, comme je m'en suis rendu compte après à peu près deux centaines de pages parlant essentiellement de l'origine du mot et de sa perception, Les Barbares est en grande partie constitué de notices sur tel ou tel objet, peuple, structure, etc. en relation avec les barbares... dans l'ordre alphabétique. Quand j'ai vu le gros "A" du "corpus", je me suis dit : "oh non, pas ça". Et en effet, j'ai beaucoup de mal à avancer. Cela fait donc 7 mois que je suis dessus, et je ne suis toujours pas à la page mille, même si pas loin. Comment dire... on saute un peu du coq à l'âne, d'une courte notice à l'autre, la plus grande, et la moins passionnante pour l'instant, étant celle sur le MAN, musée français dédié à l'archéologie, et s'étendant sur quoi, 4-5 pages ? Alors certes, on touche à tout, on s'enrichit, mais je ne suis pas sûr que l'empreinte laissée par une telle narration soit faramineuse chez moi.
De plus, la notion de barbare est centrée sur le monde gréco-romain, tout simplement car le terme est apparu en Grèce pour désigner les étrangers qui ne parlaient pas Grec (de l'onomatopée "bar-bar", censée représenter un parler incompréhensible), et repris en Latin. Le terme s'est étendu ensuite à tout ce qui n'était pas grec, donc les romains dans un premier temps, puis, avec l'hégémonie romaine sur la Méditerranée : tout ce qui n'était pas romain. Cette définition est, à mon sens, bien trop restrictive, historique et rigide : comme à peu près toutes les nations, les "barbares", ou terme semblable, sont ceux qui sont hors de la nation. Donc tout le monde est le barbare de tout le monde, et ce, sur toute la planète. J'ai en particulier regretté l'absence de traitement pour les régions de la Mésopotamie. Ici, les barbares peuvent être vus comme des peuples plus ou moins organisés, vivant plus ou moins de manière nomade, et étant plus ou moins agressifs. C'est vrai en particulier autour des royaumes ou proto-royaumes formés sur les berges ou non loin des grands fleuves. (Tigre et Euphrate) Bref, j'ai trouvé l'approche étymologique bien trop sage, et finalement décevante.
On se balade donc au grès des "Marc Aurèle", "colonne de Trajan", et autres spécialistes des barbares modernes, tout cela sans aucune cohérence ni chronologie. De plus, l'approche contemporaine fait encore des siennes, à savoir le manque d’interprétation par souci d'exactitude, exactitude impossible à obtenir, donc on se retrouve avec du vent, beaucoup de vent.
Je suis passionné par ces questions, donc ce sera un 6 (même si je n'ai pas fini, mais je ne pense pas que mon avis change grandement d'ici la fin), mais pour tous les autres, en particulier ceux qui ont besoin de liant pour lire à un rythme raisonnable : c'est un mauvais livre. Ne perdez pas votre temps avec.
EDIT : Fini en plus de 8 mois donc, jusqu'à une page 1425 pfiou... avis inchangé, énormément content d'en avoir terminé.