Les romans de Romain R. Martin sont toujours pour moi synonymes de lectures savoureuses, je n'en n'ai raté aucuns jusqu'ici. Vermines et La dissidence des cancrelats étant déjà des ovnis dans le monde du roman noir. Ce troisième roman ouvre la porte à une histoire folle comme il sait si bien en inventer. Un scénario déjanté pour thriller hors norme, avec pour personnage central Vincent Chausson, un meurtrier aussi attirant que repoussant. Après avoir purgé vingt-huit année à la centrale de Saint-Maur il est question d'un aménagement de peine et d'une possible réinsertion. En attendant le coup de tampon qui lui redonnera sa liberté, il doit encore montrer patte blanche. Un style inimitable et haut en couleur, avec des dialogues qui sont capables de nous faire rire autant que de nous faire grimacer. Des personnages tous plus cabossés les uns que les autres, je remets une palme d'or à Claudide pour sa performance. Je me doutait bien en voyant la sublime couverture que ça allait faire mal mais une fois encore, l'auteur a su me cueillir en plein plexus. Une galerie de personnages atypiques qui a eux seuls révèlent les pires phénomènes de notre société : psychiatre, infirmière autiste, immigré russe, mère siamoise, éditrice squelettique, ogre portier... Les pages défilent sur un rythme d'enfer et on assiste en spectateur impuissant à l'escalade de l'horreur en se demandant où tout cela va bien pouvoir nous mener. J'ai aimé certaines scènes catastrophes et rocambolesques à la fois. les enchaînements et les retournements de situation qui actionnent une mécanique implacable, c'était excellent. Un auteur qui ne m'a jamais déçu et qui offre un renouveau du genre qui parfois peut paraître codifié et sclérosé. Ici c'est tout le contraire, on ne sait jamais de quoi seront faites les prochaines pages et au final c'est un vent de liberté qui nous emporte Vincent Chausson et moi. Bonne lecture.
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