"Les bienveillantes" est un pavé de plus de 900 pages dont la lecture est difficile sachant l'ignominie nazie décrite dans toute sa vérité et sans artifice par Jonathan Littell. Face à tant d'horreurs, je n'ai pas pu lire le livre rapidement, il m'a fallu 9 mois pour le terminer.
En effet, le narrateur Dr Aue nous plonge dans la psychologie d'un SS, ce qui est assez dérangeant. Il décrit avec minutie sa psychologie de tueur exécutant les ordres donnés par le Reich, selon lui, il ne fait que son travail et n'est pas responsable des exactions qu'il commet.
De nombreux lieux seront visités par Dr Aue dans l'avancée vers l'Ouest de l'armée allemande: les exécutions au fusil en Ukraine, le destin des tatars pour savoir si oui ou non se sont des juifs à éliminer, la bataille de Stalingrad, la Shoah, la chute de Berlin, etc...
La psychologie de Max Aue fait froid dans le dos, il commet tout ce qu'il y a de pire: déviances sexuelles, violence gratuite, plaisirs scatologiques. Etre nazi le plonge dans la folie.
Jonathan Littell a fait des recherches poussées pour écrire un livre très proche de la vérité historique, Claude Lanzmann qualifiera d'ailleurs "Les bienveillantes" de roman à " l'érudition sans faille".
Le roman est d'une densité incroyable, j'ai été quelque peu perdu et n'est pas réussi à retenir tous les grades de l'armée allemande. Tous ces mots allemands ne sont pas faciles à assimiler et j'ai parfois trouvé la lecture laborieuse. Cependant, on s'y habitue et la lecture devient plus aisé par la suite.
Jonathan Littell est assurément un grand écrivain, ce roman "Les bienveillantes" a amplement mérité le prix Goncourt 2006.