La médecine française est présentée dans cet ouvrage de Winkler, sous l'angle de ses risques systémiques, plus, il faut hélas l'avouer que dans ses bénéfices.
Souffrirait d'un manque de recul par rapport à ses fondements religieux, chrétiens, théocratiques, apostoliques...
Serait malade d'un complexe de classe et de caste...
De sa boursouflure de pouvoir, de son penchant à privilégier l'écoute, la compassion, l'empathie, à l'usage de la prescription de médicaments à tout va, que l'auteur rappelle souvent influencée par l'industrie pharmaceutique, le Big Pharma, les petits cadeaux, ect...
Pourrait verser dans une sorte de monologue où le mensonge quand il ne ménage pas le malade, le médecin lui même, lui permet de garder le contrôle... (p.88)
A Révah-Lévy et L Verneuil dans Docteur Ecoutez ! chez A Michel, précisent que les french docteurs consacrent en moyenne 22 secondes à écouter leurs patients... avant de les interrompre...p.80
Une médecine formatée pour délivrer en onction quotidienne, une bienveillance maltraitante...où se côtoie le paternalisme médical (p.63) et un savoir hospitalo universitaire pyramidal, non contesté.
Ne se remettrait pas en question, sans recertification imposée à l'égal des Etats Unis ou de l'Angleterre, laissant oeuvrer des incompétents "qui peuvent soutenir mordicus que ce qu'il ne connaissent pas, n'existe pas" (p.124).
Cela expliquerait certaines dérives, sexisme, intolérance, homophobie, ou surenchères ou retard à aborder l'assistance à la fin de vie...
C'est un pamphlet accablant...
Tout ce constat se situe très très loin d'Hippocrate, "primum non nocere" ou de Balint "le premier médicament du médecin, c'est le médecin lui même, ou bien encore de Canguillem,
Fait écho à ce qu'écrivait Camus dans la Peste, "Et à la fin de tout, on s'aperçoit que personne n'est capable de penser à personne fut ce dans le pire des malheurs. Car penser réellement à quelqu'un, c'est y penser minute après minute, sans être distrait par rien, ni les soins du ménage, ni la mouche qui vole, ni une démangeaison. "