Les Burgraves
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Les Burgraves

livre de Victor Hugo (1843)

Dans Les Burgraves, il y a un peu tout Hugo. Il y a Hernani, pour le retour au théâtre, pour la fougue du jeune homme romantique qui, quarante ans plus tôt, écrivait Marion de Lorme, son premier échec sur scène, et pour le déguisement, les révélations spectaculaires des personnages, sans qu'elles ne soient trop grosses ou trop mélodramatiques. Il y a Lucrèce Borgia, pour le fils, pour la fille, pour l'amour paternel, pour le sacrifice et l'attente de la révélation. Il y a La légende des siècles et La fin de Satan, pour la poésie, pour la mythologie, pour l'histoire des Burgraves qui sont à Hugo ce que les mythes grecs étaient à Eschyle. Il y a toujours Hugo, sa force d'auteur, sa folie quand il prend la plume et écrit en un mois une trilogie qui avait l'intention de passer pour le Game of Thrones de sa génération. Il y a à la fois le jeune romantique qui croit au théâtre et y revient enfin à la fin de sa vie sans pouvoir le jouer, et le vieux Victor Hugo, le héros politique, le poète, le père.

Le revers de la médaille, c'est justement qu'il y a beaucoup d'auteur, que la documentation est parfois sybilline et que la mythologie historique prend sûrement trop de place pour le spectateur, que les vers sont parfois, à l'inverse d'avant, trop faciles parfois et trop documentaires, et que la fin, intense dans l'idée, reste très rapide et mélodramatique, mais dans un mauvais sens, pas dans le sens du spectacle qui, quarante ans plus tôt, inspirait le Drame.
Ashen
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le 22 déc. 2013

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