iRobot !
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le 22 nov. 2016
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« Les Cavernes d’Acier » se déroule 1500 ans après les évènement se déroulant dans « *Les Robots* » et « *Un Défilé de Robots* », au XXXVème siècle. Les robots ont été créés au XXIième siècle, et programmés pour respecter trois lois :
1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger ;
2. un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi ;
3. un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.
Cela situe l’intrigue après le début de l’expansion de l’humanité dans l’espace, suivant la conquête des premières planètes extérieures au système solaire. Cette conquête spatiale créa un clivage de l’humanité entre les **terriens**, qui ne vivent que 70-80 ans dans des villes surpeuplées, et les **spaciens**, qui ont une espérance de vie de plusieurs siècles et vivent sur des planètes sous-peuplées.
L’histoire prend place dans les cavernes d’acier -c’est le nom donné aux 800 villes souterraines logeant l’entièreté de la population terrienne- avec l’inspecteur **Elijah Baley** qui va, au vu de ses capacités de déduction et son franc-parler, être chargé par le commissaire **Enderby** d’enquêter sur l’affaire délicate du meurtre d’un spacien. La victime, le **Dr. Sarton**, a été assassinée par un terrien alors que la tension entre les deux peuples est à son comble. Elijah est aidé dans sa tâche par un robot humaniforme (i.e. à forme humaine), **R. Daneel Olivaw** (R. est la particule utilisé pour désigner les robots). L’inspecteur ne fut guère satisfait de la présence de Daneel car, comme la plupart des terriens, il n’apprécie pas la présence de robots et ne leur fait pas confiance. Le conseiller assigné à l’enquête est **Han Fastolfe**, le co-créateur de Daneel. Le Dr. Sarton était l’autre co-créateur du robot ainsi que de la théorie sur les robots humaniformes.
L’inspecteur Baley va être éloigné de sa femme, Jezebel, et de son fils, Bentley, le temps de l’enquête.
Le lecteur va apprendre, au travers de l’intérêt de Daneel pour les terriens et d’Elijah pour les spaciens, les différences de mode de vie entre les deux peuples. Les terriens mènent une vie aussi courte qu’effrénée et ne sont limités que par les faibles ressources de la Terre, leur rejet des robots -quand bien même ils furent créés sur Terre- et leur claustrophilie. Les spaciens, quant à eux, vivent dans l’oisiveté la plus totale, complètement assistés par leurs robots personnels, dans une société très lente où le crime n’existe pas mais où la notion de famille a perdu tout son sens.
Après un long développement et de nombreuses fausses pistes, les deux acolytes vont parvenir à prouver que le coupable n’est autre que le commissaire Enderby, qui a chargé Elijah de l’enquête dans le but inavoué de le mener vers de fausses pistes jusqu’à ce que l’affaire se tasse. Enderby étant membre d’une organisation anti-robots, son objectif initial était de tuer Daneel, mais c’était sans savoir que le co-créateur de Daneel, Sarton, s’était inspiré de son propre portrait pour la morphologie et l’apparence du robot … Il dût accepter sa sentence et dissoudre son organisation anti-robots. Au final, une réelle complicité était née entre Daneel et Elijah, qui en venait même à avoir du mal à considérer Daneel comme un robot
Au travers d’un style à la fois cartésien et simple, Isaac Asimov nous présente un univers cohérent et transpirant de bienveillance –dans son écriture– malgré la froideur des cavernes d’acier et l’isolationnisme maladif des spaciens.
Les terriens sont dépeints comme des humains ayant perdu de vue la notion de progrès en s’enfermant dans une spirale sans fin de production et consommation dont l’équilibre est extrêmement fragile, tandis que les spaciens ont laissé les notions d’humanité et de communauté derrière eux pour se consacrer uniquement au progrès et à l’amélioration de leur confort. Ces deux humanités très distinctes sont les deux faces d’une même carte, chacun ayant besoin de l’autre face pour pouvoir avancer vers l’avenir sans risquer l’extinction, mais toutes les deux rejetant férocement l’autre.
Le robot humaniforme, à mille lieues des robots « utilitaires » classiques, est décrit comme étant plus humain que ce qu’est devenu l’humanité, étant lui-même programmé pour générer du progrès tout en protégeant les humains. La relation entre le robot et le concept d’humanité est, jusqu’ici, encore laissée dans le flou, lui-même apprenant le sens de tous les concepts humains progressivement au fil de l’histoire.
Asimov a été le premier à traiter des robots -ayant lui-même utilisé le mot robotique avant qu’il apparaisse au dictionnaire- et il a choisi de créer des personnages robotiques bienveillants et ne cherchant pas à transgresser les lois qui ont été imprégnées dans leur code. Cela est expliqué par le fait que l’application des trois lois n’est pas linéaire et dépend de « potentiels » positroniques comparés entre eux en permanence. Le roman intègre la logique des trois lois –encodées dans le cerveau positronique des robots humaniformes– aux interactions entre ces robots les humains de manière quasi-transparente et cohérente, rendant l’aspect humain de Daneel encore plus crédible.
Finalement, « Les Cavernes d’Acier » est un romain ajoutant des éléments de science-fiction novateurs à une enquête policière relativement simple, rendant le tout innovant en jouant sur les potentiels liés au trois lois.
Créée
le 25 sept. 2020
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