Les Chasseurs de mammouths par LN-au-carre
Pour de nombreuses raisons, ce tome est mon préféré. J'adore la découverte de la culture des mamutoi, que je trouve juste adorable par leur honnêteté et leur bonne humeur. Pour de nombreuses raisons cependant ce tome est un peu plus faible que les deux précédents.
Premièrement, la redondance de certaines descriptions et explications devient vraiment ultra pesante. Quand je dis pesante, c'est qu'on parle quand même de 40% d'un bouquin de 900 pages.
Deuxièmement, l'auteure décide de mettre notre couple de lovebirds en difficulté. L'intérêt est compréhensible, par le caractère et la culture des deux protagonistes, ça devait arriver. Jondalar doit apprendre à accepter certaines choses chez Ayla et Ayla doit comprendre que son éducation du Clan n'a plus lieu d'être. Le problème, c'est que la "séparation" vient d'un troisième protagoniste, Ranec, qui trouve Ayla a son gout. Par jalousie et par honte (de lui, d'elle), jondalar décide de s'éloigner d'elle pour la laisser choisir juste parce que ça le fait trop souffrir enfait. En soi, l'idée de base était bien (sans le côté torture). Mais l'auteure a rendu Ranec ridicule par certains aspects, et surtout tous les autres personnages le savent: jondalar et Ayla s'aiment. C'est évident, mais auucn n'intervient. Des excuses sont données (règles tacites de ne pas se mêler des affaires d'autrui etc) mais à un certain point, on ne peut plus vraiment y croire. Notamment que Deegie, qui devient la meilleure amie d'Ayla, ne lui en parle jamais, même lorsqu'elle voit qu'Ayla est malheureuse de devenir la compagne de Ranec. L'écrivaine tente de tenir un maximum l'intrigue, car sinon pleins de choses n'auraient pas d'intérêt à être montré (la réunion d'été, la chasse au mammouth, tous des moments supers intéressants en soi).
Le problème suivant vient du dénouement, qui est mal amené (jondalar part, ayla va lui avouer son amour blabla, ils s'aiment font l'amour, ayla rompt avec ranec genre je suis une déesse de gentillesse, je ne suis pas faite pour toi mais regarde la rousse la bas etc).
Troisièmement, lorsqu'ils étaient dans la vallée, on pensait bien que c'était pas les homo sapiens sapiens les plus nuls et craignos et moches de la planète. Une fois qu'on arrive chez les mamutoi, on commence a vraiment réaliser qu'ils sont talentueux, beaux et intelligents. Ayla sauve des vies, invente des trucs, est admirée et aimée etc etc. Pour l'instant, ça pourrait énerver, mais c'est supportable. N'empêche qu'on se demande si des gens comme ça existent en vrai (à part moi bien sur). Sérieusement, des gens comme ça dans la vraie vie, si accomplis et beaux, c'est relativement rare et ça met les crocs.
Parlons maintenant des côtés positifs:
Premièrement, encore une fois, la dynamique de groupe que nous décrit Auel est super. Elle a vraiment un talent pour ça. Même si comme d'habitude, les personnages restent assez superficiellement décrit pour la plupart, on commence à sentir la maturité de l'auteur. C'est d'autant plus intéressant dans le rôle de Jondalar, dont on découvre vraiment les côtés moins sympathiques (bon il reste quand même mieux que la moyenne). On a aussi des personnages qu'on admire, mais qu'on ne sait pas trop si on doit aimer (Tulie), des autres qu'on aime carrément pas si ce n'est qu'on a vraiment rien à leur reprocher enfait (Vinvavec ou qqch comme ça). Enfin, j'ai beaucoup beaucoup d'amour pour le personnage de Frebec, il a un côté Boromir assez sympa. Pas un mauvais bougre donc, mais qui se trompe de bataille et finit par s'améliorer. Il y a quand même un certain manichéisme dans le traitement. Les méchants se sont d'office les mecs qui viennent des camps plus pauvres et un peu craignos. Genre tu peux pas être pauvre et sympa quoi., d'office t'es super fermé et pas tolérant.
Deuxièmement, on comprend mieux la culture mise en place par Auel dans le livre 2, notamment le rapport au sexe et à la violence, je l'ai déjà dit mais je trouve ça super sympa comme principe même si utopique. On commence à sentir aussi que tout n'est pas si rose que ça, les unions sont souvent arrangées (Fralie et son premier compagnon) et les questions de statuts et de prestige occupent une place importante.
Enfin, même si son côté parfait peut être énervant, Ayla a vraiment un côté admirable. Elle ne se laisse pas faire et reste sur ses positions, tout en étant humble et tolérante elle-même. Jondalar par ex, a du mal à assumer certaines de ces convictions récemment acquises, car il a trop peur du jugement d'autrui pour être lui même; tandis qu'Ayla malgré son envie d^'etre acceptée ne veut pas perdre ses convictions ou les cacher pour faciliter son acceptation. J'pense que c'est quand même une bonne leçon au final, apprendre à avoir ses propres opinions, les assumer et ne pas faire de compromis pour se faire accepter.
Ce tome m'a aussi appris quelque chose de super important et qui m'a très bien servie dans ma vie personnelle: la base d'un couple c'est la COMMUNICATION. Si jondalar ou ayla avait confronté l'autre, le roman aurait certes fait 800 pg en moins, mais surtout ça leur aurait évité pas mal de souffrance. Se séparer sur un malentendu c'est vraiment ballot.
Bref, j'arrête la saga "les enfants de la terre" pour quelques semaines, car je suis allée à la bibliothèque et pris pleins d'autres livres. En plus les tomes 4 se trouvent chez mes parents, donc bon ^^