Avec ce livre, Georges Perrec dresse à la fois un portrait sociologique de la classe moyenne parisienne des Trente Glorieuses et une réflexion sur le bonheur matériel et notre rapport aux choses.
Dans un style oscillant entre description détaillée d'objets, d'intérieurs ou de lieux divers, et analyse psychologique d'un couple de protagonistes (constituant le fil rouge du roman), Perrec établit les désirs et les frustrations de toute une catégorie sociologique.
Par ce moyen, il narre en réalité une courte épopée sur la quête du bonheur matériel.
Dans une vie dénuée de tout sens, quel autre moyen pour s'accomplir que la consommation ? que la démonstration de sa richesse par ses possessions ?
Perrec livre avec brio cette réflexion sur le bonheur, sur la place de nos consommations au centre de nos désirs et de nos frustrations. Sur l'ennui aussi. Sur la vacuité d'une existence vouée à être remplie de babioles et de luxe pour ne pas tourner à vide.
Enfin, sur le renoncement aux désirs toujours insatisfaits. Sur le déracinement. Sur la place qu'occupent les choses dans nos souvenirs, dans nos sensations, dans notre insatiable nécessité de retrouver partout une base stable et familière pour construire quelque chose.