La peste ne calcule pas. Elle emporte tous ceux qu'elle croise, sans distinction. Mais elle apporte aussi quelque chose : la peur, qui pousse les hommes vers deux attitudes.
D'un côté ceux qui se battent contre le fléau avec leurs maigres moyens, ayant pour espoir de limiter la mort dans son travail, ou simplement parce qu'ils ont été jetés dans l'oisiveté par l'épidémie et ressentent le besoin d'en sortir.
De l'autre, les éternels cyniques qui y voient un moyen de se soustraire au fonctionnement habituel de la société, qui profitent de la situation pour accentuer le poids de la misère à leur profit.
Il n'y a pas d'héros dans la peste. Simplement des hommes avec des conditions d'existence les ayant poussés brutalement vers l'un ou l'autre de ces sommets.
Malgré quelques longueurs, Camus nous dépeint ici admirablement le comportement de l'Homme dans les situations critiques. C'est à dire qu'il nous dépeint sa nature profonde.