Bouddha
Bizarrement sobre, étrangement enjoué, Jack. Ou devrais-je dire Ray? Alter ego bouddhiste de l'éternel vagabond, poète apaisé à la limite de l'épanouissement. Manifeste sans prétention de l'errance...
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le 17 nov. 2014
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Alors que j'étais en train de lire Les Clochards Célestes, j'ai passé une soirée avec un ami. La lecture étant une de nos passions communes, je lui ai naturellement parlé de mon expérience par rapport à ce bouquin, que j'avais déjà vu dans ses mains. Et pour cause, mon premier Kerouac, c'est à lui que je le dois. Fan immodéré de Kerouac et de l'univers de la beat generation, c'est avec des étoiles pleins les yeux qu'il m'avait prêté Sur La Route il y a un an ou deux, une expérience littéraire qui ne m'avait pas laissé indifférent. Depuis, je me suis interréssé à Bukowski, Hubert Selby Jr, Burroughs, Steinbeck... L'Amérique, la vraie, quoi.
Toujours est-il que ce qui a été dit ce soir-là, dans un tram en direction du centre de Bruxelles, de ses bars et de ses ruelles pavées, résumait assez bien ma perception sur ce livre. En voici une retranscription forcément subjective et brouillée par les bières avalées ce soir-là.
Moi: "Je suis en train de lire Les Clochards Célestes."
Lui: "Ah! Et alors? C'est bien?"
M:"C'est pas mal, j'en suis à un peu plus de la moitié. Ce qui est fascinant dans ce livre, c'est qu'il ne s'y passe pas grand chose, et pourtant c'est bien quand même."
L:"Ouais, c'est vrai ça. C'est ce que j'aime bien justement, ce côté un peu inutile et pourtant captivant."
M:"En fait, c'est un peu le contraire d'un Kundera (Kundera, probablement l'auteur favori de mon ami, et également une découverte grâce à lui): on a beau y suivre un voyage initiatique et une expérience très personnelle, on ne peut pas vraiment en tirer quelque chose pour soi-même. Alors qu'avec Kundera, on trouve matière à réfléchir à chaque chapitre."
L: "C'est vrai. Faut dire que Kerouac était vraiment un des premiers à écrire un livre aussi personnel, en ne faisant que raconter ce qu'il faisait de ses journées. Finalement, c'est tellement personnel qu'il cherche pas à t'apprendre quelque chose, mais juste à te le décrire. Alors que Kundera, il est très fort pour transmettre ses diverses personnalités au travers de ses personnages, tout en atteignant une certaine universalité de l'homme, ce qui touche davatange le lecteur."
M:"En fait, avec Kerouac, t'es un peu comme une caméra: tu es passif et tu captes chaque détail de l'action, mais tu n'y participes pas. Alors qu'avec Kundera, tu as l'occasion de participer à celle-ci en t'identifiant à ses personnages et en ajoutant ta propre expérience au récit."
Puis, on a parlé de voyages, de boulot, de système scolaire, de choix, de techno, de drogue, de jolies filles, de sapin de Noël, de la présence militaire à Bruxelles, de techniques de cuisson (avec un paquet de chips!), de Manchester et de pleins d'autres choses qui n'ont pas grand chose à voir avec cette chronique, si ce n'est de l'expérience qu'elles nous ont apportées.
Toujours est-il que, si j'ai apprecié la richesse du texte de Kerouac, j'avais davantage l'impression de feuilleter un (merveilleux) catalogue de voyage. En effet, bien que son réçit soit d'un réalisme incroyable, j'ai ressenti une grande distance entre moi-même et son expérience, ce qui m'a un peu ennuyé par moment. Sinon, on y trouve une légère dose d'humour fort agréable, et on y découvre quelques préceptes orientaux hallucinés, et les haikus y sont au rendez-vous. Peut-être que suis-je trop occidental et coincé pour réellement comprendre ce bouquin?
Créée
le 11 déc. 2015
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